Quoi dire à son entourage!
Une chose que vous pourriez dire que votre parenté et vos
amis(es) devraient comprendre assez facilement, il me semble, c'est ce que j'ai
déjà entendu dire de la bouche de notre célèbre chercheur, à Sherbrooke, au
Québec, le Dr. Pierre Arsenault Ph.D.,
MD qui fait de la recherche sur la douleur chronique et est
spécialiste sur la fibromyalgie, il décrit la douleur sévère de la
fibromyalgie comme un mal de dents que les fibromyalgiques auraient 24 heures
sur 24. Ce n'est pas long à expliquer et tout le monde à un moment donné a déjà eu
mal aux dents...
Louise Rochette
louiserochette@gmail.com
11/05/2009
La fibromyalgie, ses conséquences, l'incompréhension de l'entourage ....
Vous, un membre de votre
famille ou ami(ie)s présentez ces symptômes :
Épuisé, mal partout, sommeil non réparateur, difficultés de
concentration, trous de mémoire, intestins déréglés etc… symptômes
quasi permanents… ???
Ces symptômes persistent depuis déjà longtemps: Vous souffrez peut être
du Syndrome de la Fibromyalgie et/ou du SFC (syndrome de fatigue chronique)
:
Lisez ce témoignage :
Vous me connaissez ou c’est la première fois que vous me voyez, vous
n’avez certainement rien remarqué, mais je suis atteint par la
Fibromyalgie et j’aimerais que vous compreniez ce qui suit avant de vous
faire une idée erronée sur ma personne : Je ne demande pas à être
plaint, mais à ce que vous me compreniez mieux et qu’ainsi nous soyons désormais
de bons amis.
Lorsque j’ai été atteint par cette maladie, s’est opéré un
changement radical de mon mode de vie; Vous ne pouvez pas vraiment le
remarquer car la plupart des symptômes sont invisibles. La plupart des
personnes ne connaissent pas la Fibromyalgie et ses effets. Cette affection
est reconnue par l’OMS (Office Mondial de la Santé) depuis plus de 10
ans. Elle n’est pas reconnue en France en tant que maladie invalidante et
handicapante en tant que telle, bien que ses conséquences handicapantes
soient maintenant, sous certaines conditions, reconnues par la Sécurité
Sociale Française et la Cotorep avec d’énormes difficultés et variables
d’un département à l’autre.
Je dois vivre presque toute la journée avec des douleurs souvent
intenables, voire inhumaines et un épuisement physique exténuant que le
sommeil ne répare pas du tout. Je ne suis que rarement en forme, mais je
cache au mieux cette souffrance aux autres, car le monde qui m’entoure la
voit pas, donc ne la comprend pas et ne la prend pas en compte puisqu’il
ne reçoit aucune information médicale validée et sans conteste. Pourtant,
je suis encore et toujours la même personne emprisonnée dans ce corps
douloureux... Je m'intéresse encore à toutes sortes de choses, au travail,
à ma famille et mes ami-e-s et j’essaye d’être le plus souriant et le
plus disponible possible, car c’est aussi dans votre sourire et votre
sympathie que je puise une énergie vitale que je n’ai parfois quasi plus.
Lorsque l’on est touché par la grippe, on se sent courbaturé, on souffre
de maux de tête, l’on se sent fébrile, ne tenant qu’avec difficultés
sur ses jambes, éreinté, fourbu, terrassé… mais cet état ne dure
qu’une semaine ; j'ai ces symptômes depuis des années en continu, et de
jour comme de nuit, or, je n’ai pas la grippe. Il vous est aussi
certainement arrivé d’avoir une gastro-entérite, j’en ai les symptômes
en continu dans mes entrailles, or, je n’ai pas de gastro-entérite. Cela
est causé par le syndrome de l’intestin irritable, souvent associé à la
fibromyalgie et c’est à longueur d’année que je suis brûlé, scié,
tenaillé, ballonné, distendu, nauséeux . . . Il vous est arrivé de
tomber dans des escaliers et d’avoir mal au dos, à la nuque, aux bras etc,
je ne suis pas tombé, mais je souffre comme si cela s’était produit…
cet état est quasi permanent, et dû surtout à des douleurs
tendino-osseuses et musculaires.
Je ne veux pas me laisser aller et paraître diminué plus que je ne me sens
déjà. En fait j’accomplis un énorme effort permanent pour paraître «
normal », je travaille constamment sur moi-même pour ne pas me sentir
davantage dégradé par la maladie... Il faut un moral d’acier, que je
m’occupe à entretenir au mieux…On peut penser par moments que j’ai
l’air parfaitement en forme et heureux, je ne le suis pas réellement...
Quand vous me voyez, j’ai passé le plus souvent une très mauvaise nuit,
j’ai dû prendre des médicaments lourds dès le réveil, et dû refaire
une sieste le matin et une l’après midi afin d’espérer tenir quelques
instants debout, marchant et souriant comme vous… mais rien n’est jamais
gagné, chaque instant est un pari pour la vie normale. Je suis malgré cela
devant vous parfois dans un tel état intérieur de souffrance et de torture
indescriptible, que je prétexte un rendez-vous pour m’enfuir me reposer,
me soigner et espérer récupérer quelques forces vitales et un peu
d’endormissement de la douleur. Parfois, j’ai l’air d’aller mieux ;
je ne suis pas mieux, je m'efforce d'être de bonne humeur et de supporter
ma souffrance qui s’est mise un peu en sourdine pour quelques heures au
plus, et si je vais mieux, je sais que ce n’est qu’une courte période
de rémission et qu’il faudra encore quelque fois des heures, des dizaines
d’heures, des mois, pour retrouver un tel état de confort relatif et
vivable et pour une période tout aussi aléatoire.
Quand je suis capable de me tenir debout ou de marcher dix minutes, il ne
faut surtout pas en déduire que je peux me tenir debout durant vingt
minutes, ou une heure... Et, si j'ai été capable de me tenir debout durant
30 minutes hier, cela ne veut pas dire que je suis encore capable de faire
la même chose aujourd'hui! Avec la Fibromyalgie, il est impossible de
savoir..., car c'est une maladie totalement imprévisible et cruelle qui ne
m’épargne à aucun moment, même ceux qui auraient dû être les
meilleurs. Trop fatigué je peux parfois présenter des malaises généraux
très angoissants et il me faut longtemps pour récupérer… trop
longtemps…
Il faut comprendre que les symptômes de la Fibromyalgie sont variables. Il
est possible qu'une journée, je sois capable de marcher sur 500 mètres ou
plus. Le lendemain il m’est quasi impossible de sortir de ma voiture ou de
me rendre dans la cuisine... Si vous avez besoin que je fasse quelque chose
demandez-moi si je peux... Ce n’est pas parce que j’ai fait certaines
choses hier ou tout à l’heure, qu’il m’est encore possible de les
refaire maintenant. Il m’arrive très souvent d'annuler une invitation à
la dernière minute, ne le prenez pas mal, ni personnellement. Je n'y peux
rien, ce n’est pas moi qui commande, je suis esclave et tenu en otage par
cette maladie.
Il faut comprendre que je ne me sens pas nécessairement mieux en
"sortant et en étant plus occupé", car cela peut souvent me
faire plus de mal que de bien. Me dire aussi que j'ai besoin de marcher, ou
que je dois perdre ou gagner du poids, que je dois bouger, sortir, aller au
cinéma, trouver un travail qui me convient etc..., ce n'est pas la
solution, j’ai déjà essayé et c’est un désastre... Si j'étais
capable de faire ces choses-là, je les ferais avec un énorme plaisir et je
pourrais enfin retrouver mon droit de valorisation par le travail, droit
dont je suis privé depuis bien trop longtemps !!
Je travaille sur moi avec mes médecins, mon psy, mon physiothérapeute, le
centre anti-douleurs, etc et j'essaie de garder un minimum d’activités
selon ma condition du moment. J'essaie aussi d’appliquer des règles de
vie que je suis supposé suivre, mais la maladie empêche tout entraînement
et toute continuité. L’entraînement physique, dans la Fibromyalgie,
n’apporte que souffrance supplémentaire et aucune sorte de bénéfice,
car ce sont les muscles et les nerfs qui fonctionnent mal entre autres! Et
la récupération après un effort minime demande parfois des semaines pour
retrouver, tant soit peu, la forme antérieure. La notion d’entraînement
physique avec la fibromyalgie est totalement exclue, car ce qui est gagné
un jour sera perdu et payé cher le lendemain, et ce niveau d’énergie ne
reviendra peut-être plus avant quelques heures, quelques jours, voire
plusieurs semaines (mais il est bon de bouger malgré tout à son rythme
afin de ne pas faire fondre l’ensemble du système musculaire).
Atteint de Fibromyalgie, je peux présenter secondairement, une dépression
momentanée réactionnelle à la douleur : elle ne dure pas bien longtemps,
la bataille contre la douleur chasse rapidement ces épisodes réactionnels,
car la volonté de Vivre est la plus forte. Mais il n’est pas évident de
conserver en permanence le courage de vivre et de combattre quand on est
terrassé par la douleur et l’épuisement chroniques qui envahissent la
totalité ou partie du corps d’une façon aussi constante et même pendant
le sommeil souvent. Pour ma part, le combat contre la maladie est de tous
les instants. La Fibromyalgie n'est pas causée par la dépression ni par
une quelconque attaque de panique ou stress anxieux, elle en est la conséquence.
Evidemment, elle est majorée par ceux-ci, s’ils se présentent et sont
mal gérés par des dérèglements de beaucoup de systèmes physiologiques défaillants
induits par ce syndrome.
La Fibromyalgie et son cortège de symptômes divers n’épargne rien : ni
les week-end, ni les congés, ni les moments où je voudrais me reposer
calmement et me détendre, ni les bons moments entre amis, ni les réunions
familiales, ni le travail, ni les loisirs, ni les passions, ni le sommeil,
encore moins les rendez vous… il n’est plus possible d’aller au cinéma
quand le film attendu passe, il n’est plus possible d’aller consulter un
médecin spécialiste aux heures et jours entendus…
La Fibromyalgie ne respecte rien et n’obéit a aucune loi de probabilité,
même compte tenu de la prise de quelques médicaments qui aident un peu à
surmonter les passages les plus bas… Mais aucun médicament n’est réellement
efficace et la gestion des effets secondaires pose d’énormes problèmes,
à long terme surtout.
La Fibromyalgie n’est pas contagieuse et ne peut se transmettre d’aucune
manière à quiconque. Elle peut frapper le plus solide des humains sans
aucun signe précurseur.
Je me suis senti très vite exclu de toutes choses : ma famille, mes amis et
plus grave : le travail rendu impossible… Je vis en situation de précarité
et cet état d’exclu social n’est pas fait pour arranger les choses,
financièrement et moralement … J’ai trop tardé à me faire
diagnostiquer et à prendre toutes les informations et conseils nécessaires…,
mais aucun médecin ne comprenait ce qui se passait, d’où ce véritable
parcours du combattant que doivent entreprendre dans nos sociétés, les
malades atteints de Fibromyalgie ou/et SFC. Nous n’en sommes plus
exactement à cette époque… les choses changent lentement et
favorablement, mais pas Officiellemnt. Or, plus tôt la maladie est dépistée,
plus facile est sa prise en charge, et peut être même son éradication ?
Si vous voulez me suggérer une recette magique, ne le faites pas! Ce n'est
pas parce que je n'apprécie pas l'idée, ni parce que je ne veux pas guérir.
C'est parce que la majorité de mes ami-e-s ou médecins me l'ont suggéré
à un moment ou à un autre. Au fil des années, j'ai tout essayé et
ensuite je me suis rendu compte qu'en essayant de faire toutes ces choses je
me rendais plus malade et souvent je n'étais pas mieux. S'il existait une
cure, ou simplement une aide, toutes les personnes qui souffrent de
Fibromyalgie et/ou de SFC le sauraient et mon médecin aussi...! La
recherche est active dans toutes les parties du globe, beaucoup d’hypothèses,
rien d’exact, pas de remèdes à ce jour, qui puissent nous aider. Reste
l’espoir et la volonté de vivre au moins ces instants magiques où je
peux me sentir à peu près bien comme tout le monde, ces quelques heures
gagnées sur la torture physique et mentale qui l’accompagne, et qui méritent
encore d’être vécus et partagés.
Néanmoins, je suis prêt à écouter toute suggestion pour améliorer ne
serait-ce que de quelques % mon confort de vie et alléger ma
souffrance….et surtout prendre comme un médicament de l’âme et une
envie de vivre, votre sourire, votre compréhension et votre respect de mon
état.
Sur plusieurs points je dépends de vous, de tout le monde... Vous, les
personnes en bonne santé; j'ai besoin de vous pour me rendre visite quand
je suis trop malade, pour sortir... Quelquefois j'ai besoin de votre aide
pour faire les courses et quelques menus travaux que je ne peux plus
assumer... tout simplement discuter de choses et d’autres… J'ai besoin
de vous, car vous êtes mon lien vers ce qui se passe dans le monde extérieur
depuis ma cage de torture solidement cadenassée par la maladie.
Ma vie est irréelle et coupée du reste du monde actif, je suis dans une
prison intérieure souvent insupportable. Si vous venez me voir,
probablement que je ne pourrai pas vous rendre l’invitation aussi vite et
aussi longtemps que je le souhaiterais! Mais je n’oublierai pas…
... et, aussi souvent que possible, j'ai besoin de vous pour me
comprendre... et m’aider à aller mieux et garder le sourire et l’Espoir
de Vivre Mieux et malgré tout, communiquer ma Rage de Vivre heureux à tout
un chacun.
Le moyen de guérir ou d’être diagnostiqué afin d’être reconnu par
les organismes sociaux est imparfait, mais cela avance et dépend aussi de
vous !!! La prise en charge de cette maladie ne peut être que
pluridisciplinaire et requiert de la part du patient, une connaissance
approfondie de cette maladie. Des renseignements et groupes de discussions
(ou forums) existent sur Internet : il faut en profiter, s’y inscrire, il
ne faut surtout pas rester isolé, jamais. Des neurologues, rhumatologues,
des centres anti-douleurs existent dans toutes les régions, donc, si vous
avez le sentiment de correspondre à la description que je fais de la
maladie, n’hésitez pas à aller consulter ; certains médecins généralistes
commencent à être aussi à la hauteur.
La Fibromyalgie et le syndrome de fatigue chronique, touchent environ
1800000 personnes en France, 200 000 sont dans un état plus que préoccupant
et méritent des soins intensifs. (état constant de handicap et d'invalidité)
Vaincre ce fléau qui touche toutes les civilisations et cultures et détruit
tant de jours de « Vie Normale » et parfois toute une Vie…, doit être
une priorité pour nous même et pour nos élus, responsables de santé etc…
De rager de ne pas vaincre, il faut vaincre de rage !!!
Sources Dominique Bruyère (France)
Développé par Louise
Rochette
Email: LouiseRochette@gmail.com