Bonjour,
Un brin de nostalgie ce matin m'amène à
partager avec vous une bribe de ma vie avant la fibromyalgie.
Je n'avais que 35 ans quand ma vie a basculée,
quand est survenu cette banale embardée en voiture. C'était au mois de
janvier 1990. Je retournais au travail et la route était glissante. La
voiture a dérapée et je n'ai pas pu en reprendre le contrôle.La course
s'est terminée dans le fossé où la voiture a "atterrie" tout
en douceur comme dans un nuage tellement la neige était épaisse et
poudreuse. Aussi, il n'y a eu que très peu de dommage sur la voiture. Je
suis sorti de là par mes propres moyens. Je n'avais aucune égratignure.
Avant la fibro, j'étais une femme très
active. Je suis mère de 2 enfants; ma fille avait 12 ans et mon fils n'en
avait que 7.
J'avais une grande maison à entretenir. Mais
ce que j'aimais par dessus tout était d'aller faire mon bois de chauffage
avec mon mari. Nous allions en bordure de la route qui monte vers le nord,
vers la mine Casabérardie au nord de LaSarre en Abitibi. ( je suis native
de l'Abitibi). Il y avait eu un incendie de forêt plusieurs années
auparavant et plusieurs arbres étaient morts debout. Ces arbres étaient
faciles d'accès et nous étions certains qu'ils étaient secs. Je pouvais
sortir 2 billots de 4 pieds et d'environ 6 à 8 pouces de diamètre à
la fois; un sur chaque épaule en terrain accidenté. J'avais une capacité ÉNORME
pour une femme de ma stature.
Je faisais toutes sortes de travaux à la
maison. Mon mari étant parti toute la semaine pour son travail, je devais faire
les réparations urgentes seule; qu'il s'agisse de plomberie ou de
menuiserie.
J'adorais faire de longues marches en
raquette. Quand j'en avais assez des travaux domestiques, je profitais du
temps où les enfants étaient à l'école et je chaussais mes raquettes et
m'évadais dans le bois derrière échez-nous. Quand j'étais fatiguée
je m'assoyais et m'appuyais à un arbre. Là je me laissais bercer par le
chant du vent dans les arbres, la chaleur du soleil sur mon visage et
l'odeur de l'air froid et vivifiant.
Dans les quelques jours qui ont suivit cet
accident de voiture, ma vie a complètement basculée. J'ai été 6 mois à
me déplacer avec une canne. Ma mère de 76 ans qui était décédée à
l'automne marchait plus rapidement que moi. J'ai songé au suicide plus
d'une fois et j'ai fait une dépression majeure.
Il a fallu près de 10 ans avant qu'un médecin,
un rhumatologue, puisse posé le diagnostique.
Voilà mon témoignage.