Bonjour à tous et à toutes,  

Mes problèmes de santé reliés à la fibromyalgie ont commencé en 1984, soit 18 jours après une hystérectomie. Cette opération était plus que nécessaire car je faisais de l'endométriose sévère, avec des fibromes et des kystes. Ça faisait plus de 20 ans que j'endurais un mal de ventre causé par l'endométriose et cela à chaque jour.  Ainsi, avec cette opération, j'allais me débarasser de ce mal de ventre, mais sans le vouloir j'ai changé un mal pour un autre. Alors 18 jours après cette opération, le matin je suis venue pour me sortir du lit, mais mes muscles ne répondaient plus.Je faisais aussi de la température et tout le corps me faisait mal. Je suis entré à l'urgence 2 fois dans le même fin de semaine. À chaque fois, on m'a donné du Motrin par intraveineuse. Suite à cela, je me suis ramassée en dépression et j'ai été un an sans travailler. Au bout de cette année, je suis retournée au travail sous les recommandations du médecin, mais en fait, je ne me sentais pas mieux. Je n'avais plus de force et j'avais mal partout, mais je me sentais tellement coupable de ne pas travailler que je me suis laisser convaincre de retourner au travail.

En mai 85, j'ai eu un accident de la route quasi inexplicable: je n'avais pour je ne sais quelle raison, plus de réflexes, alors j'ai perdu le contrôle du véhicule dans une courbe pour aller percuter un lampadaire sur l'autoroute. Mais avant tout cela j'ai fait des stops, des lumières, cependant j'en ai aucun souvenir.On m'a dit que je zizaguais sur la route. Je ne me rappelle pas de ça non plus. Après cet accident, je n'ai plus jamais été capable de travailler et j'ai dû fermer mon bureau: j'étais avocate en pratique privée.

Ce fut alors la descente aux enfers, car j'ai perdu tout ce à quoi je tenais: ma profession, mes clients, ma pratique. J'ai dû réapprendre à vivre et avec cette fichue maladie en plus. Ma famille ne m'a pas acceptée là-dedans et les amis et amies se sont éclipsés un à un. Durant tout ce temps, les médecins que je consultais ne me croyaient pas et attribuaient mes maux à une maladie psychiatrique. À cause de ce diagnostic, on a pris beaucoup de temps a porté le bon diagnostic. C'est bien parce que j'ai insisté qu'on a fini par dire ce que j'avais réellement. J'ai demandé à voir un spécialiste et mon médecin du temps qui ne me croyait pas malade, s'est fait prier pour m'envoyer en consultation chez ce spécialiste. Celui-çi (un métabolicien-endocrinologue) a étudié mon cas et rapidement, il a découvert que j'étais entre autres hypothyroïdienne, lupique, anémique en plus d'être fatiguée chronique et fibromyalgique.

Tout cela pour dire qu'il ne faut pas se laisser faire. Nous savons mieux que quiconque comment on se sent dans notre corps. Aussi, doit-on se faire confiance et se battre avec l'énergie qui nous reste et cela même si c'est dur pour nous. Bien sûr, il faut apporter de grands changements dans sa vie. Personnellement, aujourd'hui, je vais à l'essentiel. Je fais le maximum pour garder mes facultés en alerte malgré les pertes cognitives qui survienent immanquablement avec la fatigue chronique. J'ai repris mes études en 2000, à raison de 2 cours par trimestre. J'ai appris surtout à mettre la barre moins haute, à en laisser de côté, à demander de l'aide et surtout à accepter cette aide. Je me suis aussi trouver des nouveaux hobbies. J'ai appris aussi à changer une perte par un gain. Ainsi, après chaque crise de fibro, comme vous le savez on perd des capacités, j'ai remplacé la perte par une nouvelle activité plus en accord avec mes limitations. La fibromyalgie nous demande sans cesse, en fait quotidiennement, de nous adapter au changement. Aussi, il est parfaitement inutile voire nuisible de s'archarner sur soi-même ou sur les autres. On apprend malgré soi, à ménager ses énergies, car on en dispose de peu.

Je cultive l'espoir et je fais tout pour garder mon moral. Bien sûr, je prend des antidépresseurs à raison de 115mg par jour: ça m'aide beaucoup à soutenir ce moral. J'ai dû accepté de prendre ces médicaments, car j'ai finalement compris que c'était pour mon mieux être. En somme, je ne suis pas guérie, loin de là, c'est plutôt dégénératif, malgré ce qu'en disent certains spécialistes, mais j'ai appris à vivre avec la maladie. Je peux dire que je suis heureuse de vivre pareil. Pour moi, chaque jour est un jour nouveau et j'essaie de me prendre comme je suis, à chaque jour. C'est ce que je souhaite à toute personne qui vit avec une maladie chronique.

Merci de m'avoir lue. Bon courage à tous.

Marguerite