TÉMOIGNAGES
- LAcadie, le 16 juillet 2001
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- Collège des médecins
du Québec
- 2170, boul. René-Lévesque O.
- Montréal (Québec)
- H3H 2T8
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- Madame, Monsieur,
- Par la présente, je tiens à vous apporter le
témoignage de mon vécu, ainsi que vous demandez ce que
vous pouvez faire pour moi?
- Je suis en arrêt de travail depuis juillet 98,
et on a diagnostiqué la fibromyalgie en février 99.
Depuis mon arrêt de travail, jai suivi plusieurs
traitements soit : Aquaforme, psychothérapie,
médications (allergies et/ou intolérances sévères),
aquado-arthrite, ergothérapie, massothérapie,
chiropractie et je viens de terminer un programme de
réadaptation pour personnes atteintes de fibromyalgie.
Malheureusement, toutes ses thérapies nont en rien
améliorer mon état. Mon état à continuer
graduellement à se dégrader, même que de nouveaux
symptômes se sont rajouter.
- Dans les dernières années, je ne comprenais
rien à ce qui marrivait. Moi, qui était très
dynamique, sportive et optimiste, je ne me reconnaissais
plus. Croyant à ce moment que je nétais pas en
forme et que là étais mon problème, je me suis mise à
faire des exercices de plus en plus, ce qui na en
rien aider, car jallais de plus en plus mal. Donc,
jai pensé que jen faisais trop et quil
me fallait me reposer, car javais une fatigue
persistance et je voyais mes capacités diminuer.
Jai donc dû, malgré moi, abandonner des
activités afin dêtre en mesure de faire mes
journées. Jai arrêté graduellement mes
activités sociales, les sports, lentretien
ménager, pour en arriver quà me rendre à mon
travail.
- Malgré tous ça, le peu dénergie qui me
restait, je narrivais même plus à faire mon
travail professionnel. Javais limpression
davancer dun pas et dans reculer de trois.
Mon travail sen ressentait, je narrivais plus
à traiter mes dossiers, ni à me concentrer, je
confondais les noms de mes clients, joubliais des
procédures qui pourtant je connaissais très bien avant
et joubliais même mon horaire de travail.
- Les dernières années fût un cauchemar, je vis
constamment avec des douleurs, la fatigue, des troubles
de mémoires et de concentration. Depuis mon arrêt de
travail, mon état ne sest nullement améliorer.
Dans mes meilleures journées, je peux fonctionner
environ trois heures (non-consécutif) ce qui inclus le
temps passé à mon hygiène personnel. Je dois avoir de
laide pour sortir. Je ne sais pas, si vous avez une
idée de leffort que jai dû fournir pour
vous écrire cette lettre sans savoir si vous allez en
tenir compte?
- Javais une confiance aveugle dans la
médecine et dans notre système de santé. Mais ça,
cétait avant dêtre malade et davoir
besoin de vos services. Maintenant, je nai plus
aucun revenu, étant donné que mon assurance-salaire
refuse de mindemniser depuis plus dun an. Il
accepte le diagnostique de fibromyalgie, mais ce basant
sur votre recommandation, il ne considère pas la
fibromyalgie comme une condition invalidante. Ils sont
par contre daccord que jai de petites
intolérances (vous trouverez une liste ci-jointe).
- Mon assurance ma harcelé pendants ces
trois années pour que je puisse prouver mes
incapacités, malgré les rapports de mon médecin
traitant. Ils ont demandé rapports après rapports, en
plus des évaluations de toutes sortes. Lan
dernier, ils mont ordonné, une évaluation en
expertise avec le Dr. Claude Blondin rhumatologue.
En passant, je tiens à vous souligner, quaprès
une entrevue de plus dune heure et un examen
physique intense, ça ma prit plusieurs semaines
pour me remettre physiquement et psychologiquement de
cette rencontre.
- Dans ma très grande naïveté, je croyais que
tous les médecins avaient fait le serment de soigner
tous les malades dignement et honnêtement. Je me rends
compte depuis que je suis malade, que tel nest pas
le cas. Je me pose aussi de sérieuse question, à savoir
pourquoi je dois me déplacer péniblement pour
rencontrer ces dits médecins experts, étant donner que
je suis juger avant même dêtre vu?
- Je me rends compte aussi quen plus de subir
cette maladie, je dois vivre avec ce diagnostique de
fibromyalgie, qui je ne sais pas pourquoi semble être
honteux. On devient des sans-statuts; cest-à-dire,
trop malade pour travailler mais pas assez pour être
indemniser. Par contre, je ne conçois pas devoir perdre
ma dignité et mes droits dêtre traiter
humainement.
- Jai toujours travaillé depuis lâge
de quinze ans, pour subvenir à mes besoins et ceux de ma
famille. Jai étudié afin dobtenir de
meilleures conditions de travail. Maintenant que je suis
malade et que jai besoin daide, je me sens
abandonné par la médecine, car ne pouvant me soigner,
en plus de minterdire le droit dêtre
indemniser.
- Je ne sais pas sur quoi vous vous êtes basés
pour émettre votre recommandation, car moi, ayant à
vivre cette condition quotidiennement, je peux vous
assurer que lon na sûrement pas la même
définition du mot invalidant. Je ne peux vivres seule,
ayant besoin daide pour des gestes simples tel que
me laver et me nourrir.
- Espérant recevoir une réponse de votre part.
Adapté par Louise
Rochette
Email: LouiseRochette@gmail.com