Ce que vous avez besoin de savoir au sujet de la douleur

Un expert répond à cinq questions de base sur la douleur, incluant pourquoi vous avez réellement mal et qu'est-ce qu'on offre comme traitement.

 

Par Christina Boufis
Édition de WebMD Magazine
Révisisé par Louise Chang, MD

 

Comme avec d'autres expériences personnelles, tel que l'amour, la peur, ou la colère, il n'y a pas de façon pour mesurer la douleur objectivement. Nous avons demandé à Sean Mackey, MD, PhD, chef du Pain Management Division et professeur associé d'anesthésie à Stanford University School of Medicine, d'expliquer la sensation désagréable que nous ressentons de différentes façons.

1. Qu'est-ce que la douleur?

La douleur est tellement un mot élémentaire, mais le problème est que les personnes pensent que ça veut dire n'est pas réellement ce que ça veut dire. Tous mes patients ont tendance à associer ce qui se passe dans leur bras ou leur dos comme de la douleur là dans leur corps. Mais ça ne l'est pas. C'est quelque chose que nous appelons la nociception -- des signaux électriques générés dans notre corps en réponse à la blessure qui se transmet le long des fibres nerveuses à notre colonne vertébrale et vers notre cerveau, où ils sont traités et deviennent l'expérience de la douleur.

Par exemple, si vous coupez votre doigt, ce n'est pas de la douleur dans votre doigt, c'est de la nociception. Mais la nociception est un mot tellement terrible; il ne se dit pas bien et ce n'est pas facile pour les personnes de s'en rappeler.

La douleur peut être un événement aigüe, laquelle signale qu'il y a un mal et vous avez besoin de vous en débarrasser. Malheureusement, quand la douleur devient chronique -- quand elle est présente pour de longues périodes de temps après que le tissu a guéri -- nous pouvons encore avoir la perception de la douleur même s'il n'y a pas de dommage apparent au tissu ou à la blessure. À ce moment, la douleur cause fondamentalement une restructuration et des changements dans notre système nerveux.

Nous avons besoin de penser à la douleur comme une maladie à l'intérieur de son propre corps -- pas mal comme une autre maladie chronique, telle que le diabète, l'asthme, ou la maladie de coeur.

2. Quels sont les mythes communs au sujet de la douleur?

Un des mythes est qu'on dit que tout est dans votre tête. Ceci a une certaine base de vérité, mais nous avons à être prudent. Oui, la douleur est toute dans notre tête, mais ceci ne veut pas dire qu'on l'invente. J'ai passé beaucoup de temps avec mes patients validant leur expérience de la douleur et ensuite à les aider à comprendre comment la douleur réellement est influencée dans le cerveau par une multitude de facteurs -- le stress, la colère, une catastrophe, de l'anxiété, des systèmes de croyance, des attentes -- tout ceci joue un rôle significatif dans notre expérience de la douleur.

Un autre mythe est que vous devez la vivre. Nous avons besoin premièrement de trouver s'il y a des causes médicales qui peuvent être corrigées pour la douleur de quelqu'un, alors ce n'est pas seulement de dire à quelqu'un vous devez vivre avec. Mais c'est à nous médecins de montrer aux personnes un bénéfice significatif en diminuant la douleur des patients et en les aidant à améliorer leur qualité de vie et leur fonctionnement physique.

Un autre mythe est que les patients pensent quelquefois que la médication va guérir la douleur. La plupart du temps, les médicaments aident à diminuer ou calmer la douleur du patient, mais dans très peu de cas ont-ils des propriétés pour modifier la douleur. La vérité est, que pour plusieurs de ces conditions douloureuses chroniques, nous n'avons pas trouvé de remèdes pour la douleur, mais nous avons trouvé des façons merveilleuses de les gérer.

3. Est-ce que la douleur chronique est différente pour les hommes et les femmes?

Oui. C'est un sujet chaud aujourd'hui. Ce que nous savons est qu'il y a un grand pourcentage de femmes qui expérimentent la douleur chronique -- les données dans ma clinique est 2/3 de femmes pour 1/3 d'hommes. Les femmes sont plus probables à avoir certaines conditions chroniques douloureuses, tel que la fibromyalgie et le syndrome du colon irritable. Certaines conditions ont tendance à affecter plus les hommes, tel que le groupe des maux de tête.

Les femmes sont aussi plus sensibles à la douleur (la douleur produite dans un laboratoire ou dans une étude de recherche) -- la chaleur, le froid, le stimuli électrique, la pression. Mais nous devons être prudent pour ne pas interpréter cette augmentation pour vouloir dire que les femmes sont plus faibles que les hommes parce qu'il y a des génétiques, des hormones, et des différences du cerveau central chez les femmes que nous croyons peuvent jouer un rôle.

4. Quels nouveaux médicaments prometteurs ou traitements sont à l'horizon?

Il y a des médicamens sous investigations qui contrôle la réponse immunitaire dans certaines maladies autoimmunitaires, comme l'arthrite rhumatoïde, qui mène à la douleur chronique. Certains sont prometteurs.

Les chercheurs travaillent sur les approches de la thérapie génétique à la douleur chronique, utilisant des virus pour activer ou désactiver nos propres producteurs chimiques internes pour relâcher les substances pour le soulagement de la douleur. Un exemple de ça est quand vous avez un problème d'hyperactivité: vous pouvez avoir une thérapie génétique qui fonctionne continuellement. Celles-ci sont encore dans un stage d'évaluation, mais ils fondent beaucoup d'espoir.

Les scientifiques sont à chercher différentes façons d'implanter des stimulateurs dans le système nerveux central et dans notre cerveau pour couper les signaux responsables de la douleur. Je pense que nous allons voir des traitements formidables pour la douleur chronique dans le futur.

5. Que savons-nous maintenant au sujet de la douleur que nous ne savions pas il y a des années?

L'esprit et le corps sont très liés, et la recherche montre ce lien de plus en plus.

Récemment, nous avons développé une technologie (une sorte de scan IRM appelé fIRM), ou l'imagerie fonctionnelle de la raisonnance magnétique qui nous permet de focusser sur une région spécifique du cerveau responsable pour la perception de la douleur. Nous avons demandé à des personnes de penser à leur douleur chronique comme étant une expérience terrible, terrifiante. Ensuite nous leur avons demandé d'y penser d'une manière calmante, réconfortante, d'une manière plaisante. Nous avons trouvé que leur activité du cerveau avait augmenté ou baissé comme une conséquence de la pensée. Ils pouvaient voir l'activité de leur cerveau, et au fil du temps ils apprendraient comment contrôler une région spécifique de leur cerveau et de leur douleur.

Même si, nous sommes encore d'une manière prédominante à utiliser le fIRM comme une façon de mieux comprendre le cerveau et sa relation avec la douleur, on n'est pas encore prêt pour un traitement. Nous sommes seulement à la pointe de l'iceberg pour comprendre le rôle du cerveau dans la douleur.





Traduit par Louise Rochette Louise
Email: LouiseRochette@gmail.com