Mon histoire, je vais essayer de la résumer.

 J'ai 47 ans, je suis responsable d'une entreprise de travail temporaire, soit commerciale puisque je démarche les entreprises pour y placer des intérimaires. J'exerce ce métier depuis 1995. 
Je suis née à  ARRAS donc j'ai ouvert ma première agence à ARRAS, puis une autre sur LENS toujours dans le Pas-de-Calais.

J'ai été mariée puis divorcée. De cette union sont nés des jumeaux fille et garçon, Michel et Nadège, qui ont actuellement 28 ans. Nadège habite en Norvège et Michel dans le Pas-de-Calais.
Mon premier déboire médical a été une opération  à cœur ouvert: une communication inter-auriculaire (trou entre les 2 oreillettes) suite à avoir été en altitude. Ils m'ont donc mis un morceau de dralon pour reboucher l'oreillette.
Ensuite j'ai commencé à avoir mal au genou droit vers 1993. J'ai consulté plusieurs rhumatologues, médecins, chirurgiens et je suis allée à la clinique du genou à Paris car professionnellement en voiture cela devenait critique. Il m'a proposé d'emblée une prothèse.
J'étais jeune, je croyais que j'allais être tranquille et que tout serait redevenu comme avant.
C'est seulement que cela s'est compliquée. Je devais faire ma rééducation sur Paris mais comme il y avait une attente de 5 semaines, ils m'ont dirigé près de chez moi dans un centre de rééducation. Le médecin en chef kinésithérapeute m'a tout de suite pris en grippe; pourquoi avez-vous été vous faire opérer sur Paris alors qu'il y a des chirurgiens dans la région.
J'avais beau lui dire que je voulais le meilleur étant jeune 43 ans.
A part ces mauvais rapports avec lui, tout se passait bien avec la kiné qui s'occupait de moi.
Il venait de recevoir un appareil pour tester les sportifs et il m'a mise dessus. Sanglée, la machine me faisait plier à un rythme rapide. Lorsque je suis descendue, j'ai sentie tout de suite que j'avais quelque chose, effectivement le lendemain matin, je ne pouvais plus marcher.
Diagnostic: algodystrophie, je ne supportais pas le traitement des piqûres de calcium aussi j'ai dû attendre que cela se passe. Le médecin m'a fait reprendre le travail. Je suis retournée en consultation sur Paris voir le chirurgien, jugeant que je ne pliais pas assez le genou. Durant un week-end, j'y suis retournée pour subir une mobilisation. Il t'endorme et te plie le genou en forçant, au réveil j'ai eu de telles souffrances. J'ai continuai à travailler malgré des douleurs atroces pendant 11 mois.  Ce n'est qu'au bout de ce temps là qu'un chirurgien sur Berck, très réputé, après m'avoir fait une IRM, a constaté qu'il y avait une souffrance et qu'il fallait aller voir. Rendez-vous pris pour l'intervention, 8 jours avant, l'hôpital m'appelle pour m'avertir que le Docteur BASCOULERGUE était mort en allant faire de la randonnée au Népal, crise cardiaque. J'ai donc été opérée par un autre qui lui au lieu de me changer la prothèse entièrement m'a changé que le bas de celle-ci. Re rééducation et reprise du travail avec toujours des douleurs puisque j'ai refais une algodystrophie.
Les douleurs ne se calmant pas, j'ai de nouveau consulté. Personne ne voyait ce que j'avais. J'ai dû voir au moins 4 chirurgiens différents pour qu'un s'aperçoive que le plot placé sur le plateau tibial était parti dans l'échancrure. Et à nouveau on change la prothèse, cette fois-ci entièrement, rééducation pendant 5 semaines.
À l'époque je vivais en concubinage
car j'ai divorcé de mon premier mariage. Le jour de ma sortie de rééducation, je suis rentrée chez mon concubin en ambulance et béquilles et dès que l'ambulancier est sorti, il m'a demandé de partir. J'ai dû attendre de pouvoir remarcher. Mes parents venaient d'acheter une maison en Bretagne dans le Morbihan; il n'a pas accepté que j'ai de l'aide pour préparer mes cartons de vêtements ou bibelots puisque j'avais tout revendu pour vivre avec lui.
Je suis partie en février 2002 avec ma voiture, mon chat et mes bricoles.
J'ai mis beaucoup de temps pour y arriver, ma maman avait appelé la gendarmerie tellement elle se faisait du souci. De là j'ai fait une demande de mutation, que j'ai obtenue, mais mon directeur m'a menti quand à l'agence que je reprenais. Rien à voir avec celle que j'avais quitter sur LENS.  L'ancienne responsable de VANNES avait arrêté de prospecter depuis au moins 1 an.  Au lieu d'avoir une équipe de 4, je me suis retrouvée qu'avec une assistante. Les chiffres que l'on m'avait fait croire étaient faux et j'y ai cru et j'ai foncé (je suis un bélier) à tel point qu'un jour j'ai commencé à avoir des douleurs dans les hanches.  J'ai donc consulté le Docteur DUPONT à Quimper qui après m'avoir auscultée m'a dit vous êtes fibromyalgique. Je lui dit: "et mon travail!". Il m'a dit: "Je ne pense pas que vous pourrez retravailler".
Comme mon deuxième genou me faisait souffrir également il m'a dit mot pour mot: "Je veux bien rester votre rhumatologue, mais je ne serai jamais votre chirurgien".
Je suis en arrêt depuis juillet et les douleurs ont progressé tant en densité que localité.
Les genoux, les hanches, le coccyx, le milieu du dos, le cou avec des migraines, les bras, les mains et les doigts qui enflent. J'ai subi 2 protocoles un à Nantes de deux jours  et le deuxième 10 jours sur Lorient: ketamine, Kétalar en pompe puis perfusions de Profénid et Laroxyl.
Les trois derniers jours je n'avais presque plus de douleurs. Je suis rentrée un mercredi à midi, le lendemain matin toutes les douleurs sont revenues. Je reprends de la morphine, mais je suis trop jeune pour en prendre et j'aimerais bien modifier mon traitement.
Là, le médecin veux que je vois un psy, enfin je ne sais plus où j'en suis.
Depuis j'ai rencontré quelqu'un, mais quelque fois je me dis que l'on devrait vivre seule car étant toujours fatiguée et souffrant toujours ce n'est pas évident, bien que je ne me plainds pas trop souvent.
 
Voilà, tu sais tout sur moi.
 
Amicalement, moins de douleurs à vous également.
 
Martine