Comment le syndrome de la fatigue chronique dissimule une maladie sérieuse

Par David Tuller • www.ProHealth.com • 28 janvier, 2014

Réimprimé avec la permission de David Tuller. Cet article était originalement publié sur BuzzFeed.

Par David Tuller


Il y a dix ans, Jeannette Burmeister travaillait à toute allure, 80 heures par semaine comme avocate spécialisée en commerce international et en loi de travail dans les bureaux de la région de San Francisco dans une firme de législation majeure. Alors quand elle a développé une infection au sinus pendant les vacances de Noël en 2005, elle a présumé qu'elle s'en remettrait vite.

Mais non. La maladie a persisté; Burmeister a ensuite commencé à souffrir de profonds manques d'énergie, de problèmes handicapants avec la concentration et la mémoire, et de perturbations sévères du sommeil, entre autres symptômes.
 
“J'ai été travaillé pendant deux heures une journée, et je me suis cognée sur le mur, et je n'ai pas pu y retourner le lendemain," Burmeister, maintenant à 42 ans, a dit dans une récente conversation téléphonique. "Je ne pouvais pas penser clairement. J'avais des journées où je ne pouvais épeler mon nom. Un tel épuisement complet ne pouvait se décrire, comme si vous aviez courru un marathon, comme si j'avais la gueule de bois, et la grippe, tout en même temps.”
 
Elle n'avait pas entendu parler du syndrome de la fatigue chronique jusqu'à temps qu'un ami le mentionne; quand elle l'a regardé, les symptômes semblaient aller. Comme avec plusieurs personnes qui ont la maladie, une batterie d'examens a trouvé que Burmeister avait des niveaux anormalement élevés d'anticorps à une variété de virus communs, incluant le virus Epstein-Barr, l'herpès, le parvovirus et le coxsackievirus. L'importance et la signification de telles découvertes ne sont pas totalement comprises; les personnes sans la maladie peuvent aussi avoir des niveaux de virus élevés.
 
Burmeister a dit que la maladie — et son surnom bizarre — l'a isolé de ses amis. Ils ne comprennent pas que je sois réellement très malade a-t-elle dit, et elle reconnait que de leur expliquer est souvent futile. “Une fois que vous dites le nom vous avez déjà perdu l'attention de la plupart des personnes, parce qu'ensuite elles disent, 'Oui, j'ai un gros travail,' ou 'Je suis fatiguée aussi.'"

Plus d'un million d'américains souffrent du syndrome de fatigue chronique, selon le Centers for Disease Control. La maladie est aussi connue comme "myalgie encéphalomyélite," ce qui veut dire "inflammation douloureuse du cerveau et de la colonne vertébrale," et plusieurs personnes maintenant la réfèrent à EM/SFC. Les patients sont habitués d'avoir leurs symptômes minimisés comme imaginaires ou exclus comme une manifestation de la dépression par la famille, les amis, les collègues, et les médecins -- même si une preuve irréfutable a lié la maladie complexe à des dysfonctions immunologiques, neurologiques et cognitives. Les experts maintenant croient que le EM/SFC est probablement un groupe de conditions reliées de près, déclenchées quand une infection aigüe, ou certaines autres aggressions physiologiques telles qu'une exposition aux toxines environnementales ou aux moisissures, frappe le système immunitaire dans un état prolongé d'hyperactivation.
 
Aucun médicament n'a été approuvé pour le EM/SFC, mais  Burmeister a trouvé un soulagement partiel dans les dernières années avec des infusions d'Ampligen 2 fois par semaine, un immunomodulateur non approuvé qu'elle peut obtenir seulement par un protocole de traitement expérimental. Elle blogue considérablement au sujet de sa maladie et en 2012 elle a témoigné devant le FDA considérant si on devrait recommander l'approbation de l'Ampligen.  (Le jury a voté 8 contre 5, invoquant une insuffisance de sécurité et de données efficaces.)
 
Dans les derniers mois, son blogue acharné a tracé la création d'un nouveau jury commissionné et chargé fédéralement de reviser et de mettre à jour les critères du diagnostique pour la maladie. Le département de la santé et de services humains ont annoncé en septembre qu'ils avaient demandé à l'Institut de médecine, qui est indépendante et très renommé, affilié au National Academy of Sciences, de mener l'étude. Dans une audition publique à Washington, D.C., lundi, le 27 janvier, Burmeister planifie de dire aux membres du jury pourquoi elle pense que leur projet est nul.
 
Peu de gens pense que décrire la maladie avec assez d'exactitude pour les médecins pour la reconnaître et pour la traiter efficacemnent est simple. Mais pour la plupart des maladies, créer un critère de diagnostique -- connu comme une définition de cas clinique -- n'est pas une chose dramatique et conflictuelle. Le EM/SFC, cependant, n'est pas la plupart des maladies.
 
Pour ceux qui ne souffrent pas du syndrome de la fatigue chronique, ça leur semble seulement être relié au stress ou psychosomatique -- et le EM/SFC a souvent été encadré de cette façon par les professionnels de la médecine dans le passé. Maintenant,  Burmeister et d'autres patients, des cliniciens et des chercheurs ont peur que le nouveau jury de 15 membres puissent répéter la même erreur.
 
En général, les experts médicaux lors d'une condition ou maladie particulière discutent et créent des définitions cliniques de cas et des lignes directrices. Mais une seule spécialité réclame le EM/SFC. Les patients souvent voient des cliniciens dans un grand éventail de spécialités, incluant des maladies infectueuses, de l'immunologie, en neurologie, en rhumatologie et en psychiatrie. L'organisation la plus semblable à la société traditionnelle médicale est l'International Association for Chronic Fatigue Syndrome/Myalgic Encephalomyelitis, une organisation de chercheurs scientifiques de soins professionnels de santé et autres.
 
Alors quand l'Institut de médecine a annoncé aux membres du jury le mois dernier, plusieurs patients étaient choqués de voir que plus de la moitié des membres --peu importe ce qu'ils avaient fait dans leur propre spécialité -- n'étaient pas connus pour avoir des expertises professionnelles avec le EM/SFC. Plusieurs cliniciens et chercheurs avec de l'expérience de ce syndrome avaient déjà endossé une série de critères de diagnostique qui devraient être utilisé comme point de départ pour tout nouveau cas de définition selon eux.
 
“Je ne peux imaginer aucune autre spécialité où ceci pourrait arriver," a dit Burmeister, qui a grandi en Allemagne de l'Est, déménagée aux États-Unis en 1999, et qui est devenue citoyenne en 2012. "Vous n'auriez pas un scientifique en missile arriver avec des lignes directrices pour une chirurgie du coeur. Avoir une majorité de spécialistes non experts sur le comité -- bien sûr c'est fou."

L'effet de propagion
 
Une définition large ou imprécise de la maladie pourrait avoir l'effet de propagion. Les patients comme Burmeister ont peur que des résultats défectueux vont nuire à la recherche en causes organiques et mener à des traitements qui sont plus appropriés pour la dépression et d'autres conditions psychiatriques que pour leur maladie.
 
L'automne dernier, plusieurs douzaines de chercheurs renommés et de cliniciens sur le EM/SFC ont signé une étrange lettre de protestation à Kathleen Sebelius, secrétaire du Department of Health and Human Services, l'encourageant fortement d'abandonner l'initiative de l'IOM. Dr. Daniel Peterson, une des personnes bien connue qui a signé la lettre et un expert très connu qui a traité des patients avec le EM/SFC à Incline Village, Nev., pendant plus de 30 ans, a répété les inquiétudes de Burmeister au sujet du rôle des non experts sur le jury de l'IOM.
 
“Si j'étais à redéfinir les critères du diabète, je voudrais certainement 25 diabétologistes pour donner leurs opinions," dit Peterson. “Je ne voudrais pas des psychiatres et des neurochirurgiens et des personnes qui n'ont jamais vu de patients. Je ne peux imaginer être sur un comité pour une certaine maladie que je ne connais pas."
 
Dans la lettre, les experts ont aussi critiqué la décision du département de santé de dépenser 1$ million sur le projet de l'IOM, pas mal moins qu'il consacre à plusieurs maladies connues, étant donné que le National Institutes of Health dépense à lui seul 5$ millions annuellement en recherche sur la maladie.
 
"Alors que l'expert de la communauté médicale du EM/SFC a développé et adopté une définition de cas pour la recherche et les besoins cliniques, cet effet n'est pas nécessaire et gaspille les fonds des payeurs de taxes qui seraient mieux dirigés vers le financement de la recherche sur cette maladie," ont écrit les experts. "Pire encore, cet effort menace de faire reculer la science en engageant des non experts dans le développement d'une définition de cas pour une maladie complexe au sujet de laquelle ils ne sont pas connaisseurs."
 
Un signataire de la lettre,  Dharam Ablashi, un chercheur connu au National Cancer Institute et un directeur scientifique en ce moment à la  HHV-6 Foundation, a réprimandé l'agence fédérale. (Il a dit: “Pourquoi voulez-vous dépenser 1$ million pour réinventer quelque chose?" le point est qu'il y a des critères qui fonctionnent -- ils ne sont pas parfaits, mais ils peuvent être modifiés."
 
L'Office on Women’s Health at the Department of Health and Human Services, lequel est à co-parrainer le projet de l'IOM, a répondu aux questions en réflétant les états du département préalablement remis, lesquels notent que l'institut est une venue convenable pour résoudre de tels problèmes épineux et que ça assurait une acceptation maximum et une crédibilité pour les découvertes et a donné son imprimatur.
 
“L'IOM a une réputation singulière pour fournir des recommandations biomédicales sur des questions difficiles, complexes et controversées en médecine," lisez les "FAQ" du département au sujet du projet. "L'IOM procède au développement du consensus des recommandations qui est grandement accepté par les sociétés professionnelles et d'autres institution médicales qui disséminent les lignes directrices cliniques."

Deux perspectives: coopération vs résistance
 
Ce ne sont pas tous les patients et les experts qui s'opposent à l'initiative de l'IOM, et le problème que ce soit possible de coopérer avec le jury et non être accepté par lui a été vigoureusement débattu sur les médias sociaux. Le  CFIDS Association of America, une organisation majeure du ME/CFS qui a été fréquemement mis de côté par les défenseurs des patients, a encore causé du mécontentement dans certains quartiers étant donné son support pour le département de la santé sur l'accord de l'IOM. Certains signataires de la lettre des experts ont aussi été invité à joindre le jury de l'IOM, et ont accepté. De plus, le jury apparaît contenir plus d'experts connaisseurs sur le EM/SFC que plusieurs personnes ont espéré -- sept sur quinze membres, si les rapports avancés sont exacts.

Carol Head, présidente et CEO du CFIDS Association of America, a dit qu'elle comprenait les inquiétudes de ceux qui s'opposent à l'implication de l'IOM mais a noté qu'aucune spécialité médicale ne revendique la maladie. Elle dit qu'"Il manque une société médicale établie comme il existe avec d'autres maladies, alors ça fait du sens que l'IOM soit un endroit pour commencer."
 
Le jury est supposé livrer son rapport cette année, et ses lignes directrices vont probablement être diffusées grandement et acceptées par les médecins, alors l'espoir des patients est haut. Avec toute maladie, les définitions de cas justes pour les chercheurs et les soins cliniques sont essentielles. Une définition de cas qui est tracée trop librement et inclut ainsi trop de personnes qui n'ont pas la maladie en question vont fausser les découvertes de la recherche et mener à des recommandantions de traitements injustifiées et potentiellement nuisibles. Et les cas de définitions qui sont trop étroits finissent pas sélectionner les personnes avec la maladie qui ont besoin de traitements mais qui pourrait ne pas être identifiés étant donné la présentation atypique de la maladie.
 
Pour des maladies avec des examens fiables avec des biomarqueurs qui indiquent la présence d'une infection ou d'un autre phénomène physiologique anormal, un résultat positif pourrait être tout ce qu'on a besoin pour un cas de définition précis. Mais pour les conditions indentifiées avec les symptômes, comme la maladie de la guerre du golfe et le EM/SFC, créer un cas de définition qui inclut ceux avec la maladie en excluant ceux sans la maladie, c'est pas mal plus difficile, spécialement si certains de ces symptômes ne sont pas spécifiques et subjectifs.
 
En particulier, le EM/SFC et la dépression peuvent se ressembler; un cas facile de définition pourrait aider à inclure des personnes qui ont une dépression, non le EM/SFC. Alors c'est important mais difficile de déterminer si la dépression cause la fatigue et d'autres symptômes ou si le patient est déprimé parce que le patient est effectivement très malade.
 
Leonard Jason, un professeur de psychologie à DePaul University à Chicago et un chercheur grandement respecté sur le EM/SFC, a dit qu'une bonne stratégie pour distinguer entre la maladie et la dépression est de demander aux patients ce qu'ils feraient s'ils se rétablissaient soudainement. Les personnes souffrantes d'un désordre de dépression majeure diraient probablement qu'elles ne le savent pas. Selon lui, quelqu'un avec le EM/SFC commenceraient probablement à faire une liste de toutes les choses qu'ils voudraient faire."

Une histoire de conflit et de condescendance
 
Le manque de confiance et le conflit entre les patients avec le syndrome de la fatigue chronique et les officiels de la santé fédérale a une longue histoire, comme Hillary Johnson a documenté en 1996 sur Osler’s Web: Inside the Labyrinth of the Chronic Fatigue Syndrome Epidemic, un extraordinaire exploit de reportages d'enquêtes. Quand plusieurs éruptions persistantes, d'une maladie comme la grippe est arrivé aux États-Unis dans le milieu des années 1980, plusieurs ont soupçonné le virus Epstein-Barr comme le coupable. Les Centers for Disease Control ont enquêté, n'ont identifié aucun agent causal, et ont refilé finalement la condition avec le nom fâcheux condescendant de myalgie encéphalomyélite -- même si essentiellement identique à la maladie connue comme myalgie encéphalomyélite bénin qui a été identifiée plusieurs années auparavant.
 
À la fin des années 1990, on a trouvé des millions de dollards déviés par le CDC pour la recherche du syndrome de la fatigue chronique dans d'autres programmes de maladie, et avoir menti au Congrès à ce sujet. Dans les années 2000, l'agence a de plus en plus fait rager les patients quand elle a refusé de supporter un mouvement pour changer le nom de myalgie encéphalomyélite et au lieu a dépensé des millions dans une campagne de sensibilisation pour faire la promotion du nom "syndrome de fatigue chronique." Les patients se sont aussi plaints longtemps que l'agence a focussé plus sur les problèmes psychologiques que sur des causes organiques possibles. En 2010, par exemple, le CDC a publié une étude qui a caractérisé les personnes avec la maladie comme souffrant disproportionnellement de "personnalité de caractéristiques mésadaptés" -- comparé avec un groupe contrôle, les sujets malades avaient un plus grand "score de comportement névrotique et un plus grand taux de "désordres paranoïaques, schizophrèniques, de rejet, obsessif-compulsifs, et une personnalité dépressive."
 
En fait, deux-tiers des patients rapportent que leur descente vers le bas a commencé avec une maladie aigüe, tel que la mononucléose ou la grippe, qui ne semblait jamais se résoudre. Et les experts et les patients s'entendent que le mot "fatigue" cause une grande incompréhension entre les personnes qui ne sont pas familières avec la maladie. Un symptôme cardinal, elles disent, n'est pas seulement la fatigue en soi, mais ce que l'on appelle un malaise après un effort physique ou une rechute après un effort physique — l'incapacité du corps à récupérer  rapidement même de petites dépenses d'énergie. La recherche dans les dernières années a confirmé la présence de symptômes étranges entre les personnes avec le EM/SFC. De plus, l'épuisement qu'ils rapportent est pas mal plus sévère que la grande variété de fatigabilité sous-entendu par la "fatigue."
 
Les patients méprisent le nom, a dit Michael Allen, qui vit à San Francisso, un psychologue qui est devenu malade au début des années 1990. Il a dit que: "Quand, j'entends le mot, ça me rend fou, comme agiter de la main un drapeau rouge devant un taureau. La fatigue normale est quand vous venez de courrir cinq milles et que vous êtes fatigué et que vous faites une sieste et la fatigue est partie. Mais j'ai des journées où je m'étends sur le divan pendant des heures et je ne peux littéralement plus bouger, comme si je venais d'avoir une chirurgie majeure. Comme si la mitochondria dans les cellules de mes muscles et le cerveau ont seulement arrêté de produire de l'énergie."

Dans une publication sur un blogue ce mois-ci à Oxford University Press, Leonard Jason, professeur de psychologie, a décrit certains impacts possible avec le mauvais nom choisi.

Jason a écrit que: “Le syndrome de la fatigue chronique est une maladie aussi invalidante que le diabète mellitus de type II, que l'insuffisance cardiaque congestive, que la sclérose en plaques, et finalement qu'une maladie reinale. Cependant 95% des individus cherchant un traitement médical pour le syndrome de la fatigue chronique ont rapporté des sentiments des divergences; 85% des médecins voient le syndrome de la fatigue chronique comme un désordre psychiatrique complet ou partiel; et des centaines de milliers de patients ne peuvent pas trouver un simple médecin connaisseur et sympathique pour prendre soin d'eux. Les patients croient que le nom syndrome de fatigue chronique a contribué aux médecins aussi bien qu'au public en général à avoir des attitudes négatives envers eux."
 
Burmeister est sincèrement d'accord avec ce point, citant une visite récente à l'urgence après avoir subit une collision arrière. Elle a dit que: "Je faisais très attention de ne pas mentionner le syndrome de la fatigue chronique ou EM durant l'enregistrement, parce que les patients ont été connus pour être abusé avec ce diagnostique dans le fichier." Elle sait qu'elle est très chanceuse d'avoir un mari qui la supporte qui n'a pas questionné la réalité de sa maladie. Elle a dit que: Il n'a jamais douté de moi, et c'est rare -- car beaucoup de patients divorcent."
 
Néanmoins, ils vivent séparément, mais pas parce qu'ils le veulent. Seule une poignée de médecins à travers le pays sont disposés à se soumettre aux exigences du protocole lourd pour l'administration de l'Ampligen, l'un d'eux le docteur Peterson à Incline Village, qui est sur le lac Tahoe. Le voyage aller-retour deux fois par semaine pour recevoir ses injections semblait trop épuisant, donc pour le moment, elle vit à Incline Village la plupart du temps. Son mari Ed, membre d'un grand cabinet d'avocats, et sa fille de 3 ans 1/2, Aimee, vivent à Menlo Park, au sud de San Francisco. Burmeister sent que le traitement médicamenteux lui permet de fonctionner à un niveau modeste, même si elle doit encore se prémunir de surmenage.
 
Être capable de voir Aimee seulement une fois à toutes les deux semaines est déchirant. J'aimerais être capable d'être une vraie mère, pour l'amener jouer au parc. Nous nous parlons sur Skype et au téléphone, mais ce n'est pas la même chose qu'être avec elle. Elle est définitivement plus attachée à mon mari, ce qui est difficile pour toute maman. Je le gère pour la plupart du temps en compartimentant -- autrement c'est trop douloureux quand j'y pense."

L'IOM et la définiton de cas pour le EM/SFM
 
La ronde d'activité impliquant les définitions de cas a commencé à l'automne 2012, quand le Chronic Fatigue Syndrome Advisory Committee — un corps créé sous les auspices du Department of Health and Human Services pour fournir des conseils sur le problème -- a recommandé que l'agence organise un atelier pour déterminer les définitions de cas définitives pour à la fois les soins et la recherche.
 
Au fil des années, les chercheurs et les médecins autour du monde ont créé au moins 6 définitions différentes de cas pour le EM/SFC, basées sur les compréhensions du temps. En 1994, les Centers for Disease Control ont développé ce qui est devenu le plus grand critère utilisé. Ça a demandé la présence de six mois de fatigue inexpliquée, plus quatre des huit symptômes: les problèmes cognitifs, la gorge irritée, les noeuds lymphatiques sensibles, de la douleur musculaire, de la douleur aux jointures, des maux de tête, des perturbations du sommeil, et un malaise après l'effort.
 
En 2003, les chercheurs et les médecins ont développé un cas de définition plus rigoureux grandement connu comme le Canadian Consensus Criteria. En plus de la fatigue, cette définition demande la présence de tous les symptômes que les experts ont reconnu comme caractéristiques principaux de la maladie: le malaise après l'effort, les perturbations du sommeil, la douleur aux muscles et aux jointures, et la preuve de problèmes neurologiques ou cognitifs. Le Canadian Consensus Criteria est donc considéré par plusieurs pour être le plus juste cas de définition et est maintenant souvent utilisé par les médecins pour le diagnostique -- quoique il y a un accord général qu'il a besoin de plus de mises-à-jour et de raffinement.

La recommandation de 2012 du  Chronic Fatigue Syndrome Advisory Committee au Department of Health and Human Services a inclus deux éléments clés: que l'atelier pour développer la recherche et les définitions de cas devraient être pour les intervenants dans le champ ME/SFC, spécialement les médecins, les chercheurs, et les patients, et qu'ils devraient adopter le critère canadien comme point de départ pour faire les ajustements.
 
Aux membres du comité consultatif qui supportent la recommandation, la décision du département de santé de coopérer avec l'IOM au lieu de sentir comme une tape au visage. Et au lieu de désigner le critère canadien comme la base pour les modifications, le département de santé a chargé le comité avec l'évaluation complète des cas de définitions existantes. (Le Department of Health and Human Services a aussi décidé de continuer une procédure complètement séparée pour développer un second cas de définition approprié pour la recherche et pour examiner les autres problèmes de recherche relié.)
 
Mary Ann Fletcher, un membre de Chronic Fatigue Syndrome Advisory Committee qui a fortement supporté la recommandation pour un comité d'experts, a dit qu'elle avait été totalement déroutée par l'action du département de santé. "Ceci n'a jamais été notre recommendation, alors je ne peux expliquer réellement pourquoi ils nous ont emmené là," a dit Fletcher, une professeure de Nova Southeastern University à Fort Lauderdale et une directrice en recherche immunologique reliée au EM/SFC.
 
La lettre de protestation des experts au secrétaire Sebelius, en plus d'enregistrer les objections en général à l'effort de l'IOM, aussi a identifié le critère canadien comme la base appropriée pour plus de raffinements. Dans sa réponse aux experts' lettre, Sebellius a écrit que l'approche de l'IOM "était déterminée à être la meilleure réponse appropriée' à la recommendation du Chronic Fatigue Syndrome Advisory Committe. Elle a aussi noté que le critère canadien serait considéré, avec d'autres.
 
Le Department of Health and Human Services a référé des questions au sujet de la sélection et de la composition du comité à l'IOM. Dans un courriel, un porte-parole pour l'institut a dit qu'il avait poursuivi la même stratégie pour assurer la sélection désintéressée des membres du comité qu'ils utilisent toujours pour ses recherches.
 
Mais plusieurs personnes avec le EM/SFC sont spécialement concernées parce que le rapport de l'IOM a produit l'an dernier sous un contrat avec l'administration des vétérans sur les traitements pour la maladie de la guerre du golfe -- maintenant renommée "maladie chronique à plusieurs symptômes." En focussant considérablement sur les facteurs de stress reliés et en recommandant une thérapie du comportement cognitif et des antidépresseurs comme formes de traitement, le rappport a causé de la controverse et attiré des plaintes des vétérans.
 
Sous le Freedom of Information Act, Burmeister a demandé les documents reliés au projet de l'IOM et le contrat de l'institut avec le Department of Health and Human Services, espérant qu'ils éclaireraient les décisions de l'agence fédérale et ses intentions. Jusqu'à mainteannt elle ne les a pas reçus, ce qui n'est pas inhabituel; les agences fédérales souvent prennent des années avant de fournir des documents en réponse à de telles demandes. Courageuse, Burmeister ce mois-ci a émis une poursuite judiciaire contre le département l'accusant de violation du Freedom of Information Act.
 
Peu importe ce que le comité de l'IOM décide quand il livrera son rapport, Burmeister croit que c'est improbable qu'elle-même va s'en remettre complètement. Elle manque sa vie passée; elle avait l'habitude de faire de l'exercice cinq jours par semaine au gymnase et aimait aller danser. Si elle était mieux, elle a dit, qu'elle pourrait commencer un bureau d'avocat avec son mari pour protéger les droits des personnes avec des invalidités -- une cause qu'elle a finit par soutenir.
 
Comme c'est maintenant, elle planifie se battre pour les personnes avec le EM/SFC tant que sa santé va lui permettre. Elle a dit: "Tellement d'amis avec ceci sont plus malades que je le suis et ne peuvent pas faire ce que je fais. Alors ceci est quelque chose dont je tiens à coeur, qui m'a donné un nouveau but."


David Tuller était un journaliste et rédacteur en chef pendant dix ans au San Francisco Chronicle. Il a servi comme rédacteur en chef à Salon.com et a souvent écrit des histoires sur la santé pour le New York Times. Il a reçu sa maîtrise en santé publique à Berkeley en 2005.





Traduit par Louise Rochette Louise
Email: LouiseRochette@gmail.com