Équilibrer l'espoir et l'acceptation

Par Suzan L. Jackson • www.ProHealth.com • 10 mars, 2016


Équilibrer l'espoir et l'acceptation
Par Suzan L. Jackson

4 juin, 2003

Quand vais-je arrêté de penser à ma vie d'avant la maladie comme "normale"? Je suppose que ce serait un signe d'une vraie acceptation. Mais je ne suis pas certaine que je veux être si acceptante! Je ne veux pas oublier "mon ancienne moi" (ce que je pense encore comme moi réellement).

C'est une lutte constante interne. Si j'accepte réellement cette maladie comme une partie de moi, est-ce que ça veut dire que j'abandonne tout espoir de guérison? Cependant, si je refuse d'accepter mes nouvelles limitations, alors je me condamne à continuer à faire des rechutes.

J'ai écris ce point dans mon journal un an un peu après que je suis devenue malade avec le EM/SFC, peu après avoir été diagnostiquée. Je luttais pour accepter cette "nouvelle normalité" et pour venir aux termes avec cette possibilité de ne jamais me remettre. Maintenant, 14 ans à vivre avec la maladie chronique, je suis heureuse dans ma vie après la maladie, même si équilibrer l'acceptation et l'espoir est encore un objectif continu.

Comme j'ai écris dans ce journal, il y a l'air d'avoir une dichotomie entre les deux. Est-ce qu'accepter votre situation présente veut dire que vous abandonner l'espoir au grand jamais d'aller mieux? Est-ce que continuer à faire tout son possible pour améliorer votre condition veut dire que vous aller continuer de rechuter.? C'est difficile au début, mais l'acceptation et l'espoir peuvent co-exister paisiblement. Voici comment:

Laissez aller le passé.

Une grosse partie de l'acceptation pour moi a été de laisser aller les idées qui étaient basées sur ce que je pouvais faire. Je m'étais toujours vue comme une personne forte, bonne, indépendante, alors vivre avec des limitations physiques était difficile. J'ai aussi vécu une carrière professionnelle satisfaisante en ingéniérie et je me suis identifiée comme une leader. Même si j'ai volontairement laissé ma carrière avant de devenir malade dans le but de passer plus de temps avec ma famille, j'ai toujours eu l'intention d'y retourner après une couple d'années. Ma vie professionnelle me manque et ce sens d'être capable et auto-suffisante. Ça m'a pris du temps (et une psychothérapie) pour laisser aller cette identité et de reconnaître que j'étais encore OK avec ça.

J'ai aussi lutté avec mon identité comme mère. J'avais l'habitude de passer beaucoup de temps actif avec ma famille -- en randonnée, jouant au soccer avec les enfants, et en prenant soin de la maison avec mon tout petit garçon à mon côté, à nettoyer, à jouer, et à faire des commissions ensemble. Ces quelques premières années après être devenu malade, je me suis sentie horriblement coupable de ne pas être capable d'être la mère que je voulais être. J'ai finalement réalisé cependant, que ce n'était pas un problème pour mes enfants -- ils m'aimaient autant quand je lisais avec eux, qu'on regardait des vidéos ensemble, ou qu'on jouait avec des jeux calmes. Ils m'aimaient parce que j'étais leur mère et que je leur donnais de l'amour, non par ce que je pouvais ou ne pouvais pas faire.

Rappelez-vous vous n'êtes pas défini par ce que vous faites. Vous êtes encore la même personne en-dedans, même si vous ne travaillez plus, si vous n'êtes pas impliqué dans d'autres choses qui avaient l'habitude d'être liées à votre identité. Permettez-vous de pleurer ces identités perdus ou occasions, pour voir l'essentiel sans eux, et ensuite continuez d'avancer.

Vivez pour aujourd'hui et focussez sur le positif.

Graduellement, j'ai commencé à me créer une nouvelle vie. Quand ma plus jeune a commencé l'école, j'ai repris ce que j'avais commencé après être parti de mon travail -- écrivaine à mon compte. Je ne fais pas beaucoup d'argent et mon temps/énergie est limité, mais c'est encore un travail que j'aime, et je peux contribuer un peu avec nos finances. Le plus important, c'est le travail que je peux faire sur mon ordinateur portable sur le divan!

J'ai focussé sur les choses que j'aime que je pouvais faire encore avec la maladie chronique, comme lire, blogguer sur des livres, être dehors, et regarder la télévision et des films avec ma famille. J'ai commencé un journal de joie pour m'aider à focusser sur les bonnes choses dans ma vie.

Vous pouvez faire la même chose. Focussez sur les choses qui vous donnent du plaisir qui vont avec votre nouvelle vie, peut-être même trouver un nouvel intérêt, comme tricoter ou lire des classiques. Apprenez-vous à reconnaître les petites joies dans la vie et à vous sentir reconnaissant pour ce que vous avez. Commencez un journal pour enregistrer à tous les jours vos joies ou gratitudes ou partagez-les sur les médias sociaux. Connectez-vous avec d'autres personnes en-ligne ou dans la vie réelle avec un focus positif semblable.

Ne vous battez pas contre votre corps.

Dans les débuts, ma condition avait des hauts et des bas ce qui rendait l'acceptation plus difficile. Certains jours je me sentais bien et reprenais mes activités normales, seulement pour me sentir encore horriblement malade et incapable de me lever du divan pendant des jours ou des semaines. Seulement apprendre au sujet du malaise après l'effort physique (alias l'intolérance à l'exercice) a aidé. J'ai commencé à noté mon niveau d'activité à tous les jours, prenant note de ce qui causait  une "crise" et ce que je pouvais tolérer. En apprenant ce qu'étaient mes limites, j'avais moins de mauvaises journées et plus de bonnes journées.

Essayez de vivre à l'intérieur de vos limites autant que vous le pouvez. Gardez des enregistrements simples de comment vous vous sentez et de votre niveau d'activité à tous les jours pour figurer ce qui vous empire et ce que vous pouvez tolérer. Écoutez votre corps et reposez-vous autant que vous en avez besoin.

Nourrissez l'espoir.

Le revers de la médaille, l'espoir m'est venu plus facilement depuis que je suis une personne naturellement optimisme. J'ai eu des années noires de découragement au début, cependant, spécialement après que nos deux garçons aussi ont eu le EM/SFC. J'ai vu une psychologue merveilleuse qui se spécialisait en maladie chronique;  elle m'a aidé beaucoup avec l'acceptation et l'espoir. Et j'ai lu un livre qui a changé ma vie appelé The Anatomy of Hope par le Dr. Jerome Groopman que je recommande à tout le monde qui vit avec une maladie chronique. Il définit ce qu'est l'espoir réel et vous aide à comprendre comment tenir bon, même face à un inquiétant imprévu.

J'ai mis mon expérience scientifique à l'utilisation et lu toutes les recherches sur le EM/SFC que j'ai pu trouver. La recherche a avancé pas mal depuis le début de ma maladie, et chaque nouvelle étude qui sort -- focussant sur les aspects physiologiques de la dysfonction immunitaire, les infections, les génétiques, et plus -- me donne de l'espoir que nous nous rapprochons de réponses réelles pour les patients.

J'ai aussi cherché sans relâche pour des traitements pour moi et mes garçons, souvent basés sur ces études de recherche. Nous avons découvert que même si rien n'aide beaucoup, il y a beaucoup de traitements dont chacun aident un peu... et ceux-ci s'additionnent pour une amélioration considérable au fil du temps. Chaque amélioration, si petite soit-elle, nourrit le sens de l'espoir à aller plus loin.

Vous pouvez nourrir l'espoir, aussi. Lisez les sommaires de la recherche, visitez les blogues et les sites internet comme celui-ci pour rester à jour sur les dernières nouvelles, et regardez chaque nouvelle pièce d'information au sujet de votre maladie comme un autre pas plus près d'une guérison ou au moins des traitements efficaces. Continuez à essayer de nouveaux traitements (lesquels demandent souvent certains essais/erreurs et beaucoup de patience!). Seulement une meilleure compréhension de votre maladie peut mener à des améliorations dans votre qualité de vie.

Accepter -- même aimer -- votre vie comme elle est aujourd'hui n'est pas abandonné. C'est faire le mieux pour aujourd'hui, pendant que vous vous accrochez à l'espoir d'un futur meilleur.



Suzan Jackson,contributrice fréquente de ProHealth , est une écrivaine à son compte qui a eu le EM/SFC pendant 13 ans. Ses deux garçons aussi ont eu le EM/SFC, mais un est maintenant guéri après 10 ans de maladie et l'autre est au collège. Elle écrit deux blogues: Learning to Live with ME/CFS (avec un accent sur la VIE!) à http://livewithcfs.blogspot.com et  le livre par Bookat http://bookbybook.blogspot.com. Vous pouvez suivre Sue sur Twitter à @livewithmecfs.

 

 




Traduit par Louise Rochette

 

  Louise
Email: LouiseRochette@gmail.com