Moi et la fibro

Bonjour à vous tous qui lirez ce témoignage.

Je suis une femme de 30 ans, j’ai un fils qui aura bientôt 7 ans. J’ai toujours travaillé en restauration et j’aimais beaucoup ce que je faisais. J’ai eu un accident de voiture en 1998, beaucoup de problèmes de dos et de jambes ont suivi après cet accident et j’ai fais 1 an de physiothérapie et après 1an, la Société de l’Assurance Automobile a décidé que je devais être guérie et elle a alors décidé de ne plus payer mes traitements. Comme je n’avais pas les moyens de les payer, je les ai donc arrêté. Je travaillais comme réceptionniste et mon conjoint n’avait que le salaire minimum nous n’avions donc pas les moyens.

Je continuais à travailler dans un restaurant et je faisais des 12 heures en ligne, et de nuit par-dessus le marcher. Bien des fois quand je finissais de travailler mon conjoint devait m’aider à marcher. J’ai donc perdu mon emploi parce que je ne pouvais plus faire ce que mon patron attendait de moi et que j’avais beaucoup d’absences. J’ai donc été congédiée, mais mon médecin ne trouvait pas ce que j’avais et il essayait toutes sortes de médicaments et il y en a même un, qu'il m’avait prescrit du dilaudi. (Très fort ce médicament) Je ne pouvais pas faire grand-chose car ce médicament était trop fort pour moi. Je ne pouvais même pas m’occuper de mon fils, même encore aujourd’hui, je ne peux pas faire tout ce que je voudrais avec lui et je pense que c’est ce qui me fait le plus de peine. Maintenant je prends d’autres médicaments mais, plus le temps avance, plus mes bras faiblissent. Je n’ai pas beaucoup de résistance dans mes bras et je devrai bientôt être opérée pour mes pieds (tendons). C’est une physiâtre qui a découvert que je SOUFFRAIS de fibromyalgie, je ne connaissais rien à cette maladie, à cette époque. Je me suis documentée et plus je lisais et plus ça me ressemblait.

Je suis donc retourner voir la physiâtre pour qu’elle m’aide à comprendre, elle m'a répondu que ça pouvait venir d’un stress ou d’un accident mais qu’il fallait s’habituer à vivre avec et que je devais faire de l’exercice et comme j’ai un surplus de poids, l’exercice me ferait du bien. Mais à cette époque (1999), mon fils était âgé de 2 ans je lui ai donc répondu de venir passer une journée à la maison et voir si je restais assise toute la journée sur mes lauriers. J’aimerais beaucoup qu’on trouve un remède miracle car je voudrais retrouver mes forces qui m’ont été volés, retrouver cette force qui pourrait m’aider à faire mon ménage, jouer avec mon fils que j’adore, ce n’est pas évident, à cet âge là.

Quand j’ai eu l’accident d’auto mes proches m'ont beaucoup aidée mais maintenant ils doivent se dire que je devrais être guéri. J’ai comme l’impression qu’eux, ils se sont habitués mais, pas moi. Après l’accident, mon fils me demandait souvent de le prendre et j’en étais incapable et il ne comprenait pas pourquoi et maintenant il a un déficit d’attention (diagnostiqué). Je ne dis pas que c’est seulement à cause de ma maladie mais je sais que j’ai été moins présente pour lui que je l’aurait voulu . Tant qu’à moi, j’essaie de faire du mieux que je peux pour continuer d’avancer et je me dis qu’un jour le gris deviendra blanc et que mes crises seront moins fortes car quelquefois, tout va bien mais quand la crise reprend c’est difficile. Mon conjoint est maintenant camionneur et il n’est pas souvent à la maison car on avait besoin d’un emploi pour subvenir à nos besoins et pour couvrir le salaire que moi je ne gagne plus et en plus quand on a découvert que j’avais cette maladie, on venait tout juste d’acheter une maison. On a passé de très grands moments difficiles et on espère que tout rentrera dans l’ordre. Je compatis avec tout ceux et celles qui vivent avec cette maladie ou plutôt ce syndrome.

Mais, quoi qu’il en soit la vie demeure pleine de surprises et d’obstacles à traverser et nous devront les traverser. Mais pour ceux qui sont seuls je vous dis: ne vous découragez pas, un jour vous allez voir le bout de ce tunnel, non pas parce que vous êtes guéris mais parce que vous aurez appris à vivre avec. C’est ce qu'une dame m'a dit à une rencontre. Mais je crois que pour penser ainsi, on doit faire un sacré bout de chemin et je ne suis pas rendu là. Mais j’y arriverai avec de la persévérance et du courage.

Dans le fond, ce qui me dérange c’est aussi d’avoir perdu mon autonomie financière. Car je ne travaille plus et aucun médecin n’a voulu m’aider à avoir de prestations. Ils me répondent que ce n’est pas invalidant, je suis en partie d’accord, mais les journées que je vais bien sont plutôt rares en ce moment et je ne connais pas de patron qui voudrait m’engager avec les restrictions que j’ai: ne pas lever de poids plus de 10 livres, ne pas rester debout, ne pas rester assise, ne pas monter ou descendre de marches à répétitions et enfin faire une sieste le matin. C’est ce que mon médecin m'a conseillé et en plus je n’ai pas la capacité de travailler beaucoup, je me fatigue vite.mais je ne perdrai pas l’espoir de recommencer un jour, je vous remercie de votre attention et je vous dit bon courage.

Moi