Médecine Fonctionnelle

Dépendance à la nourriture: est-ce que ça pourrait expliquer pourquoi 70% des américains sont gros?

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NOTRE GOUVERNEMENT ET L'INDUSTRIE ALIMENTAIRE encouragent à avoir plus de "responsabilité personnelle" quand vient le temps de combattre l'épidémie d'obésité et ses maladies associées. Ils disent que les personnes devraient faire de l'exercice, avoir plus d'auto-contrôle, faire de meilleurs choix, éviter de manger trop, et diminuer leurs breuvages sucrés et les aliments préparés.

Nous pensons qu'il n'y a pas de bons aliments ou de mauvais aliments -- c'est une question d'équilibre. Ceci semble bien en théorie, excepté pour une chose...

De nouvelles découvertes en science prouvent que les aliments industriels, préparés, sucrés-, gras-, et salés -- les aliments qui sont faits de plantes, au lieu de poussés sur la plante, comme Michael Pollan dirait —sont dépendant biologiquement.

Imaginez un pied de haut de brocoli, ou un bol géant de tranches de pommes. Connaissez-vous quelqu'un qui qui se ferait un gueuleton de brocoli ou de pommes? D'un autre côté, imaginez une montagne de chips, un sac complet de biscuits, ou une pinte de crème glacée.

Ceux-ci sont faciles à imaginer volatilisé dans un inconscient, dans un cerveau reptilien mangeant en frénésie. Le brocoli n'a pas de dépendance, mais les biscuits, les chips, ou les sodas peuvent devenir des drogues dépendantes.

L'approche de  “seulement dire non" à la dépendance à la drogue n'a pas très bien fonctionné. Ça ne fonctionnera pas non plus pour notre dépendance aux aliments industriels. Dites à un dépendant à la cocaine ou à l'héroine ou à un alcoolique de "seulement dire non" après la première sniffe, injection, ou verre. Ce n'est pas si simple. Il y a des mécanismes biologiques spécifiques qui conduisent au comportement dépendant.

Personne ne choisit d'être dépendant à l'héroine, cocaine, ou la boisson alcoolique. Personne ne choisit non plus d'être gros. Les comportements surviennent des centres de récompense neurochimique primitif dans le cerveau qui dépassent la volonté normale et surpassent nos signaux biologiques qui contrôlent la faim.

Considérez:

C'est parce que ces substances conduisent toutes à une dépendance biologique.

Pourquoi est-ce si difficile pour les personnes obèses de perdre du poids malgré le regard social négatif et les conséquences de la santé tel qu'une haute pression sanguine, le diabète, la maladie de coeur, l'arthrite, et même le cancer même si elles ont un désir intense de perdre du poids? Ce n'est pas parce qu'elles VEULENT être grosses. C'est parce que certains types d'aliments créent une dépendance.

Les aliments faits avec du sucre, du gras, et du sel peuvent causer de la dépendance. Spécialement quand combiné de façons secrètes par l'industrie alimentaire et qu'on ne veut pas partager ou rendre public. Nous sommes biologiquement programmés pour avoir une folle envie de ces aliments et d'en manger autant que possible.

Nous connaissons tous les envies folles, mais qu'est-ce que la science nous dit au sujet des aliments et de la dépendance et quelles sont les implications légales et politiques si ces aliments créent, en fait, de la dépendance?

La science et la nature de la dépendance aux aliments

Examinons la recherche et les similarités entre le taux élevé de sucre, l'énergie dense, les aliments préparés gras et salés et la cocaine, l'héroine, et la nicotine. Nous allons commencé en révisant le critère diagnostique pour la substance dépendante ou la dépendance trouvée dans la bible du diagnostique psychiatrique -- le DSM-IV et regarder comment ceci est reliée avec la dépendance aux aliments.

Peu d'entre nous sont libres de ce modèle dépendant. Si vous examinez votre propre comportement et la relation au sucre, en particulier, vous allez probablement trouver que votre comportement autour du sucre et les effets biologiques d'une trop grande consommation de sucre se confondent parfaitement. Plusieurs des critères ci-hauts s'appliquent à vous.

Nous accusons la grosse personne. Mais comment nous accusons un enfant de 2 ans d'être gros? Quels choix ont-ils?

Les chercheurs de Yale Rudd Center for Food Policy and Obesity ont validé une échelle de "dépendance aux aliments".(i) Voici quelques points sur l'échelle qui sont utilisés pour déterminer si vous avez une dépendance aux aliments. Est-ce qu'il y a quelque chose dans ceci qui vous semble familier? Si oui vous pouvez être un "dépendant d'aliments industriels."

  1. Je trouve que quand je commence à manger certains aliments, je finis par manger pas mal plus que j'avais planifié.
  2. Ne pas manger certains types d'aliments ou couper sur certains types d'aliments est quelque chose qui m'inquiète.
  3. Je passe beaucoup de temps à me sentir apathique ou léthargique d'avoir trop mangé.
  4. Il y a eu des moments quand j'ai consommé certains aliments souvent ou des grandes quantités que je passais à gérer avec des sentiments négatifs d'avoir trop mangé au lieu d'avoir travaillé, passer du temps avec ma famille ou mes amis, ou à faire d'autres activités importantes ou activités récréationnelles que j'aime.
  5. J'ai continué à consommer les mêmes types d'aliments ou la même quantité d'aliments même si j'avais des problèmes émotionnels et/ou physiques.
  6. Au fil du temps, j'ai trouvé que j'ai besoin de manger de plus en plus pour avoir le sentiment que je veux, tel que des émotions négatives diminuées ou un plaisir augmenté.
  7. J'ai eu des symptômes de manque quand je coupais ou j'arrêtais certains aliments (s.v.p. n'incluez PAS les symptômes de manque causés en diminuant les breuvages caféinés tel que les sodas, le café, le thé, les boissons énergétiques, etc.). Par exemple: Développer des symptômes physiques, des sentiments agités, ou de l'anxiété.
  8. Mon comportement avec le respect des aliments et manger cause une détresse significative.
  9. J'expériemente des problèmes significatifs dans mon habilité à fonctionner efficacement (routine journalière, travail/école, activités sociales, activités familiales, difficultés de santé) dus aux aliments et à ce que je mange.

Basé sur certains critères et autres, plusieurs d'entre nous, incluant les enfants les plus obèses, sont "dépendants" aux aliments industriels.

Voici quelques découvertes scientifiques confirmant que les aliments peuvent, en fait, être une dépendance:(ii)

  1. Le sucre stimule la récompense des centres du cerveau à travers le neurotransmetteur dopamine exactement comme d'autres drogues dépendantes.
  2. L'imagerie du cerveau (PET scans) montre que beaucoup de sucre et de gras dans les aliments fonctionnent comme l'héroine, l'opium ou la morphine dans le cerveau.(iii)
  3. L'imagerie du cerveau (PET scan) montre que les personnes obèses et dépendantes de la drogue ont un nombre plus bas des récepteurs de dopamine, les rendant plus probables à avoir envie de choses qui augmentent la dopamine.
  4. Les aliments forts en gras et en sucre stimulent le relâchement de ses propres opiacées du corps (chimies comme la morphine) dans le cerveau.
  5. Les drogues que nous utilisons pour bloquer les récepteurs du cerveau pour l'héroine et la morphine (naltrexone) diminuent aussi la consommation et la préférence pour le sucre, les aliments forts en gras dans le poids normal et les mangeurs voraces obèses.
  6. Les personnes (et les rats) développent une tolérance au sucre -- ils ont besoin de plus en plus de substances pour se satisfaire -- tout comme ils le font pour les abus de drogues comme l'alcool ou l'héroine.
  7. Les individus obèses continuent de manger de grandes quantités d'aliments malsains malgré les conséquences sévères sociales et les conséquences négatives, tout comme les dépendants aux drogues ou les alcooliques.
  8. Les animaux et les humains expérimentent un "manque" quand soudainement ils coupent le sucre, tout comme les dépendants qui se désintoxiquent des drogues.
  9. Tout comme les drogues, après une période initiale de "plaisir" des aliments que l'utilisateur ne consomme plus pour avoir une euphorie, mais pour se sentir normal.

Rappelez-vous du film Super Size Me, où Morgan Spurlock a mangé trois repas extra gros du McDonald à tous les jours. Ce qui m'a frappé au sujet du film n'était pas qu'il avait gagné 30 livres ou que son cholestérol a monté, ou même qu'il a eu un foie gras.

Ce qui était surprenant était le portrait qu'il a peint de la qualité dépendante des aliments qu'il a mangé. Au début du film, quand il a mangé son premier super gros repas, il l'a vomit, tout comme un adolescent qui boit trop d'alcool à son premier party.

À la fin du film, il s'est seulement senti "bien" quand il a mangé ces cochonneries. Le reste du temps il s'est senti déprimé, épuisé, anxieux, et irritable et a perdu son goùt du sexe, tout comme un dépendant ou un fumeur en manque de drogue. Les aliments amenaient clairement la dépendance.

Les problèmes avec la dépendance aux aliments sont composés par le fait que les manufacturiers d'aliments refusent de sortir les données internes sur comment ils mettent les ingrédients ensemble pour maximiner la consommation de leurs produits alimentaires malgré les demandes des chercheurs.

Dans ce livre, The End of Overeating, David Kessler, MD, l'ancien chef de Food and Drug Administration, décrit la science de comment les aliments sont faits pour droguer par la création d'aliments hyper-savoureux qui mènent à la dépendance neuro-chimique.

Ce gueuleton mène à des conséquence physiologiques profondes qui fait monter la consommation de calories et mène au gain de poids. Dans une étude de Harvard publiée dans le Journal of the American Medical Association, les adolescents en surpoids consommaient un extra de 500 calories par jour quand on leur permettait de manger de ces cochonneries comparé aux journées quand on ne leur permettait pas.

Ils mangeaient plus parce que les aliments déclenchaient la faim et la dépendance. Comme un alcoolique après son premier verre, une fois que ces jeunes avaient commencé à manger les aliments préparés pleins de sucre, de gras, et de sel qui déclenchaient les centres de leur récompense du cerveau, ils ne pouvaient plus arrêter. Ils étaient comme des rats dans une cage.(iv)

Arrêtez et pensez à ça pour une minute. Si vous étiez pour manger plus de 500 calories de plus par jour, ceci équivaudraient à 182 500 calories par année. Voyons ... si vous avez un 3 500 calories de plus à gagner pour prendre une livre, c'est un gain annuel de 52 livres!

Si le sucre, le gras, riche en calorie, pauvre en nutriment, préparé, vite, mauvais aliment créent en fait, une dépendance, qu'est-ce que ça veut dire? Comment ceci pourrait influencer notre approche à l'obésité? Quelles implications celà a-t-il pour les politiques du gouvernement et les règlements? Est-ce qu'il y a des implications légales? Si nous permettons et même faisons la promotion des substances qui mènent à la dépendance dans les diètes de nos enfants, comment devrions-nous gérer ça?

Je peux vous assurer, Big Food ne fera aucun changement volontairement. Ils aimeraient mieux ignorer cette science. Ils ont trois sentiments sacrés au sujet des aliments.

  1. C'est tout au sujet du choix. Choisir ce que vous mangez est une responsabilité personnelle. Le règlement du gouvernement qui contrôle comment vous achetez les aliments ou quels aliments vous mangez mènent à un état nounou, "fasciste", et l'interférence avec vos libertés civiles.
  2. Il n'y a pas de bons aliments et de mauvais aliments. C'est tout au sujet de la quantité. Alors aucun aliment spécifique ne peut être blàmé pour l'épidémie d'obésité.
  3. Focussez sur l'éducation au sujet de faire de l'exercice non sur la diète. Du moment que vous brûlez ces calories, ça ne devrait pas être un problème ce que vous mangez.

Malheureusement, ceci est un peu plus que de la propagande d'une industrie intéressée dans le profit, non à nourrir la nation.

Avons-nous réellement le choix au sujet de ce que nous mangeons?

La plus grosse imposture dans la stratégie de l'alimentation industrielle et de la politique d'aliments du gouvernement est recommander et mettre l'emphase sur le choix individuel et la responsabilité personnelle pour régler notre obésité et notre épidémie de maladie chronique. On nous dit que si les personnes ne mangeraient pas tant, feraient plus d'exercice, et prenaient soin d'elles-mêmes, nous serions bien.

Nous n'avons pas besoin de changer nos politiques et notre environnement. Nous ne voulons pas que le gouvernement nous disent quoi faire. Nous voulons avoir le choix, ou est-ce que le comportement de Big Food nous conduit au travers des techniques de marketing trompeuses?

La réalité est que plusieurs personnes vivent de desserts quand elles peuvent acheter une pomme ou une carotte, ou vivent en communautés qui n'ont pas de trottoirs où il est non sécuritaire d'être dehors pour marcher. Nous blàmons les personnes grosses. Mais comment pouvons-nous blàmer un enfant de 2 ans d'être gros? Combien de choix a-t-il?

Nous vivons dans un environnement d'aliments toxiques, une terre en friche nutritionnelle. Les cafétérias des écoles et les distributeurs automatiques débordent avec des aliments débalancés et des "boissons sportives". La plupart d'entre nous ne connaissent même pas ce que nous mangeons. 50% des repas sont pris en-dehors de la maison et la plupart des maisons qui cuisent des repas sont simplement des aliments industriels réchauffés au micro-ondes.

Les restaurants et les chaînes ne fournissent aucune étiquette sur les menus. Saviez-vous qu'une seule commande de fromage frit à Outback Steakhouse est 2 900 calories ou un venti mocha latte à Starbucks est 508 calories?

Les facteurs environnementaux (comme la publicité, le manque d'étiquettes sur le menu, et autres) et les propriétés addictives de "l'alimentation industrielle" quand ajouté ensemble surpassent nos mécanismes de contrôle biologique ou psychologique.

Faire semblant de changer ceci est au-delà des objectifs de la responsabilité gouvernementale ou que créer une politique pour aider à gérer de tels facteurs d'environnement mèneraient à un "état nounou" est simplement une excuse pour Big Food pour continuer leurs pratiques malhonnêtes. Voici quelques façons que nous pouvons changer l'environnement de nos aliments:

Nous pouvons modifier les conditions par défaut dans l'environnement qui encouragent et promouvoient le comportement addictif.(v) C'est seulement une question de volonté publique et politique. Si nous ne le faisons pas, nous allons faire face à une épidémie interminable d'obésité et de maladie à travers la nation.

Pour ceux avec des problèmes personnels de dépendance aux aliments, rappelez-vous que ce n'est pas un manque de moral ou un manque de volonté. Voici cinq suggestions que j'offre à mes patients pour les aider à briser leurs dépendances aux aliments.

1. Équilibrez votre sucre dans le sang:  Les études de recherche disent que des niveaux bas de sucre dans le sang sont associés avec une circulation plus faible de sang dans le cerveau en général, ce qui veut dire plus de MAUVAISES décisions. Pour garder votre sucre dans le sang stable:

2. Éliminez le sucre et les édulcolorants artificiels et vos envies de manger vont partir: Mangez de la dinde froide. Éliminez les sucres raffinés, les sodas, les jus de fruits, et les édulcolorants artificiels de votre diète, étant donné que ceux-ci peuvent déclencher le goût de manger.

3. Déterminez si les allergies alimentaires cachées déclenchent votre goût de manger:  Nous avons souvent le goût de manger les aliments dont nous avons une allergie cachée. Pour un programme simple d'élimination d'allergie, considérez essayer The UltraSimple Diet, ou The UltraSimple Diet Challenge Home Study Coaching Program.

4. Ayez 7-8 heures de sommeil: La recherche montre que le manque de sommeil augmente le goût de manger.

5. Optimisez votre statut de substances nutritives:  Manger plus, couper suppléments

S.v.p. donnez votre idée en ajoutant un commentaire ci-dessous -- mais rappelez-vous, nous ne pouvons offrir d'avis médical personnel en-ligne, alors soyez certain de limiter vos commentares à ceux au sujet de reprendre notre santé!

À votre bonne santé,

Mark Hyman, MD

References

(i) Gearhardt, A.N., Corbin, W.R., and K.D. 2009. Brownell. Preliminary validation of the Yale Food Addiction Scale. Appetite. 52(2): 430–436.

(ii) Colantuoni, C., Schwenker, J., McCarthy, P., et al. 2001. Excessive sugar intake alters binding to dopamine and mu-opioid receptors in the brain. Neuroreport. 12(16): 3549–3552.

(iii) Volkow, N.D., Wang, G.J., Fowler, J.S., et al. 2002. “Nonhedonic” food motivation in humans involves dopamine in the dorsal striatum and methylphenidate amplifies this effect. Synapse. 44(3): 175–180.

(iv) Ebbeling CB, Sinclair KB, Pereira MA, Garcia-Lago E, Feldman HA, Ludwig DS. Compensation for energy intake from fast food among overweight and lean adolescents. JAMA. 2004 Jun 16;291(23):2828-2833.

(v) Brownell, K.D., Kersh, R., Ludwig. D.S., et al. 2010. Personal responsibility and obesity: A constructive approach to a controversial issue. Health Aff (Millwood). 29(3): 379–387.





Traduit par Louise Rochette Louise
Email: LouiseRochette@gmail.com