Je m'appelle Andrée mais mon pseudo sur le net c'est Aryane. Je suis un modèle 53,  donc ça me fait un 50 ans bien sonnés . J'ai eu quatre enfants dont trois sont vivants: une fille de 31 ans, une fille de 28 ans et un fils de 21 ans. J'ai aussi la chance d'être grand-mère d'un garcon de 12 ans, un autre garçon de 11 ans et une petite fille de 6 ans. J'ai un conjoint qui n'est pas le père de mes enfants mais c'est tout comme et c'est un papy merveilleux. Ça fait 10 ans qu'on se connait et malgré la maladie (le courageux), il m'a demandée en mariage et ça fera 3 ans en avril que nous sommes mariés.

Diagnostiquée fibromyalgie, fatigue chronique, douleurs myofaciales, apnée du sommeil, syndrôme des jambes agitées, colon irritable, hypothyroïdie et j'en passe. Je n'ai pas pris cette maladie (fibromyalgie) au sérieux quand j'ai eu comme examen chez un rhumathologue qui a fait des pressions ici et là sur mon corps et que ça me faisait mal et qui m'a dit: "Madame c'est de la fibromyalgie sévère 18/18. Vous auriez du consulter avant." Ben dis-moi pas !!! Depuis l'adolescence que je consulte que je dois être irradiée par les centaines de radiographies que jai passées . .....et remontons dans le temps.

Je me les pose aussi ces questions à savoir mais où et quand j'aurais pu pogner cette cochonnerie là ??? Est-ce mon hyperactivité, ou bien les peurs dans l'enfance, la violence de mon père celle de ma mère hum!! que je cherche? les vaccins ? les blessures à la tête car elles ont été si nombreuses ou bien quand on m'a arrachée les dents avec le fameux masque à gaz ouachhhh...Je me rappelle encore le feeling du cerveau qui décollait de la capotte et encore l'odeur de l'éther . Ah! oui le fameux virus qui m'a rendue si malade à 12 ans qui m'a gardée au lit pendant des jours . 

Peut-être ma fuite de la maison a 16 ans, un fameux 26 déc. 69 pour ne pas recevoir une fameuse volée parce que le père trop fatiguée pour la donner le 25 au soir. Mais qu'est-ce que je fais là,  ça doit être quand j'ai perdu mon premier né en pleine crise d'octobre quand on m'a provoquée pour rien car le bébé n'était pas prêt à sortir (insuffisance du col ) faisait que j'étais ouverte à 2 centimètres. Il est mort à 4 lbs et 11 onces et 19 1/2 pouces  (3 jours après sa naissance). Comme pour la 2ième fois,  j'ai eu droit au fameux masque à gaz pour l'accouchement. Je n'ai pas vu mon bébé et comme il avait été transféré d'hôpital,  il a fallu que je fasse ouvrir le petit cercueil blanc déjà prêt à partir dans le fameux corbillard. Choc traumatique! Ben oui.

Depuis je pense que je me rappelle et si je continue à énumérer alors je n'ai pas fini. Puis problèmes de digestion; on me disait que c'était le stress causé par la perte de mon enfant et pendant des mois. j'allais à l'urgence et on me donnait du démerol et bye chez nous pour mieux recommencer 2 jours après. Pour qu'enfin après 9 mois, un bon docteur dise:"Aye c'est assez." Ben, j'avais des pierres à la vésicule,  alors opération et fini le problème.  

Oui j'ai pleuré, j'ai eu mal et oui je me suis relevée, retroussée les manches,  laissé ce mari alcoolique que j'avais marié, pour me remarier avec un autre problème, le courreur et on recommence: pleurs, peine, divorce encore (a rien compris la fille). Je suis forte intense. Je me retourne sur un 10 cents et pendant tout ce temps, j'ai mal: des douleurs au cou, au dos, aux jambes, mais pas l'temps. De temps en temps, je n'en peut plus alors radio et rien, migraines par dessus migraines. Je ne dors pas mais ça c'est de famille (que je pense ). Malgré mon jeune âge et mes responsabilités d'enfants à charge, je suis la mère et le père. Je travaille fort et dur. Mes enfants ont appris à dire: "Minute, je vais chercher ma mère." (Je pouvais affronter un sumo) rien ni personne ne me faisait peur. Je m'étais dit que dans ma vie un homme m'a fait peur et c'est mon père, alors jamais un homme ne me fera peur. J'aurais dû me poser des questions quand je faisais un stage comme détective de plancher dans les magasins et que c'est une femme de 65 ans qui me le donnait. Moi j'arrivais chez moi et je montais les marches à genoux et j'avais 26 ans !!!!!! et j'avais de la difficulté à suivre cette  bonne dame. 

J'ai eu un conjoint de fait pendant 11 ans et nous avons eu un fils ensemble. Ma vie amoureuse n'était jamais facile. Avec du recul et plus de sagesse, je sais que je ne faisais pas les bon choix pour moi. Après la naissance de mon fils, ça allait très mal, j'étais tellement malade. J'ai commencé à faire des crises de panique, d'angoisse, d'agoraphobie, la peur d'avoir peur. Aujourd'hui je sais de quoi je souffrais mais dans ce temps là, je pensais devenir folle en silence . Les douleurs,  les problèmes d'estomac, d'intestins,  les palpitations,  le mal de dos, etc. Après des années de consultation et une prise de poids considérable, après qu'on m'ait dit dépression, etc... la batterie de pilules pour rien car j'avais un nodule à l'intérieur de la glande thyroide (mais il était là le problème) avec la prise de synthroïde,  le poids est redevenu normal, mais la panique est restée sauf que j'ai commencé à en parler et j'ai vu que je n'étais pas seule à essayer de combattre la peur . Tout le long de ces années, avec des poussées très fortes où j'ai du changer d'emploi, toujours sans savoir ce que j'avais. Je gardais des séquelles à chaque fois. 

Je saute beaucoup d'étapes de ma vie car ce serait trop long mais je sais que vous allez lire entre les lignes que j'ai un gros vécu. Un jour, une femme dans la cinquantaine me dit que j'ai une maladie incurable et elle me dit que j'ai la fibromyalgie ???? Je lui demande mais c'est quoi au juste et bien là, drette là, je me reconnais. J'en parle à mon docteur de famille qui me dit que oui sasssss pourrait ben et de là, il m'envoie chez le rhumathologue qui lui me retourne à mon médecin de famille qui me donne des antidépresseurs qui ne font rien d'autres que m'assécher la bouche. Je ne suis pas capable de travailler pendant 2 ans. J'essaie toute sorte de choses et rien ne fait. La clinique de la douleur, les infiltrations, etc... changement de médicaments et les douleurs sont toujours là et de plus en plus fort. Comme je suis sceptique et ne connais rien à la fibro je n'ai pas d'ordinateur à l'époque et surtout aucun test autre que le toucher à certains endroits pour me dire que je suis atteinte sévère aye!!! 

Dans ma tête je n'ai rien et je décide que je ne SUIS PAS MALADE. Comme je suis trop dans tout,  je prends une conciergerie et je m'en occupe seule et j'ai mon  adolescent avec moi en plus à cette époque. Puis je décide d'aller en formation dans un centre d'appel et apprendre avec les ti jeunes, oufff et j'ai réussi mais comme j'étais fatiguée avec les 2 emplois. Je pognais tous les rhumes qui pour moi se transformaient en bronchite, sinusite etc. J'ai dû quitter après 6 mois. Par contre, j'ai changé de conciergerie et avec mon conjoint actuel nous sommes devenus  superintendant de 2 gros blocs appartements. Je faisais le ménage, la location, les baux, etc et je décide de donner des cours en parascolaire dans des écoles en plus (a va ben la fille ). La même année, à la clinique du sommeil,  on m'a dit que je faisais de l'apnée et que je devais dormir avec une machine, car mes arrêts respiratoires duraient et se produisaient trop souvent. Comme si ce n'était pas assez, j'applique comme patrouilleuse à la SPCA de Montréal en plus de mes 2 autres emplois, et je passe l'entrevue et je travaille mon 40 hrs semaine malgré mes douleurs, migraines, etc. 

Après 2 ans, rien ne va plus. Mon  corps me crie, j'ai des migraines que même les fiorinals et immitrex ne contrôlent pas. Je fais des hémorragies le temps de mes règles, je tombe en bas des marches chez les clients (bien chanceuse pas rien de cassé mais beaucoup de douleurs), les pertes d'équilibres, la concentration, la mémoire; là, c'est la tempête dans ma tête. Avril 2002,  hospitalisation, hémorragie, en plus, haute pression et poussée de fibro qui fait que je pense me suicider. J'étais complètement vidée. Mon Dr de famille me fait voir un neurologue qui pense à la sclérose en plaques ( de quoi me mêler) et lui me fait passer une batterie de tests .

Aujourd'hui, je suis encore en arrêt de travail et pour de bon cette fois. Le corps ne veut plus. J'ai peine à marcher. De la douleur 24/24, 7/7, 365 jours par année avec troubles de la concentration de la mémoire, de la vessie, intestins irritables, pertes d'équilibre, fatigue débilitante, migraine, bronchite par dessus bronchite,  sinusite, etc,  et le cou, sans parler du cou et des mâchoires. De toutes façons, on dirait que tout mais tout dans le  corps fait mal: les os, les nerfs, les muscles, etc. Je vais terminer en disant que si mon corps avait une plaie à chaque point de douleurs que j'ai et bien mes amies, JE NE SERAIS QU'UNE PLAIE GÉANTE. Je vous ai trouvé, je me sens moins seule, mais ça ne me console pas de savoir que d'autres personnes comme moi sont dans cette souffrance mortelle. Même si elle ne fait pas mourir, je regrette mais à moi elle me donne envie de mourir car je ne sais jamais ce que sera la prochaine demi-heure à venir et je dirais même la minute.

                                             Amicalement Aryane