Et bien, voilà... J'ai 49ans, je suis divorcée, maman d'un grand fils de 28ans et d'un adorable petit fils de 3ans et demi. Je vis seule avec mes deux chiennes et trois chattes qui me donnent beaucoup d'affection. Je n'ai pas l'habitude de parler de moi.

 

Je suis diabétique ID depuis une quinzaine d'années, provoqué (je suppose) par une grosse dépression. Depuis,  les ennuis de santé ne cessent de se succéder: oedème de quinque, allergie à tous les antibiotiques, allergies alimentaires médicamenteuses, endométriose, herpès géant et divers problèmes de peau, hypothyroïdie, le tout associé à une ménopause précoce. Mais, étant seule pour élever mon fils, je n'ai jamais arrêté de travailler.

 

En janvier 2002, le cancer de ma Maman s'est manifesté à nouveau après 5 ans de rémission. Sa santé se dégradait inexorablement malgré tous les traitements. C'est à ce moment là que les premières douleurs sont apparues, comme une tendinite du coude gauche impossible à soulager. A cette époque, mon médecin m'avait dit que la seule solution était une gouttière, de la patience et du repos. Puis, ça a été les migraines. J'ai arrêté de travailler pour accompagner les derniers mois de Maman. A son  départ , les douleurs se sont intensifiées et généralisées jusqu'à l'insupportable. J'étais clouée au lit sans pouvoir me lever. Je n'arrivais même plus à soulever ma couette .  Mes bras étaient trop douloureux. J'avais changé de garde robe, acheté des pantalons à élastiques, sans bouton, ni fermeture, des souliers qui s'enfilent.abandonné l'idée de mettre un soutien-gorge, après plusieurs mois, je me suis enfin  décidée à aller voir un rhumatologue, diagnostic : polyarthrite rhumatoïde, soignée par métotréxate et soulagée par des anti-inflammatoires et des anti-douleurs morphiniques. Ça m'a soulagée pendant un temps, puis les même douleurs sont réapparues mais atténuées. Une autre a fait son entrée sur les sacro-illiaques et celle-là est impossible à calmer. Marcher ou rester debout m'est devenu très difficile. Mes yeux me faisaient mal et j'avais toujours l'impression d'avoir la langue qui se colle sur le palais, après de nombreux examens : diagnostic: syndrôme de gougerot sjogren..

 

S'ajoutaient à tout ça d'autres soucis que je n'avais jamais pensé à associer, comme les impatiences (les jambes qu'on n'arrive pas à calmer, surtout la nuit !),les orteils qui s'engourdissent,  l'insomnie, la perte de mémoire et de concentration et surtout, cette immense fatigue, d'une battante, dynamique, qui menait de front sa vie professionnelle passionnante et réussie, sa vie de mère de famille et de femme d'intérieur, et avait encore un peu une vie de femme et une vie sociale épanouie, je suis devenue lente dans chacun de mes gestes et de mes réactions, je n'ai plus aucune amie, plus aucune envie ni passion, j'ai pris 20kg, je ne sors plus,  je ne suis à l'aise que chez moi, heureusement, j'ai retrouvé un travail comme caissière dans un super marché, c'est très dûr, mais je suis assise, je fais semblant d'aller bien, je suis souriante avec mes collègues et mes clients, quand la douleur est trop forte, je prend une dose d'opium, et je continue, à la fin de ma journée de travail, j'ai du mal à rentrer chez moi, je pleure toute seule dans ma voiture et j'ai honte !!! J'ai honte de m'appitoyer sur mon sort alors qu'il y a bien pire !!! J'en étais même arrivée à me demander si je n'inventais pas des malaises qui n'existaient pas.  Je croyais que j'amplifiais les douleurs ou que j'étais plus douillette que les gens "normaux". Combien de fois j'ai pensé à en finir, mais, pour mes animaux, je ne l'ai pas fait. Mais j'ai gardé tout ce qu'il faut, au cas où et mes affaires sont en ordre, comme on dit.

 

J'ai demandé plusieurs fois à mes médecins si ce ne serait pas une fibro. La seule réponse qu'ils me donnent (le généraliste et le rhumato), c'est peut-être ça. Mais peut-être pas ça, on ne sait pas vraiment.

 

Alors, quand je suis tombée sur votre groupe et que j'ai lu tous vos témoignages, je me suis sentie mieux tout d'un coup !!! Je ne suis pas folle !!! Tout ça existe vraiment et d'autres que moi en souffrent aussi !!!

 

Voilà, pardon mille fois d'avoir été si longue, mais c'est la première fois que j'ose vider mon sac. Je ne suis pas très douée pour l'écriture et mon "style" n'est pas très cohérent mais Mon Dieu que ça fait du bien !!!! pardon encore.
 

Marie-line Nguyen